Si les quotas ont disparu, il est un autre outil de régulation qui reste (en principe) immuable : le respect des normes d’émission d’éléments fertilisants par les déjections animales. En la matière, les Pays-Bas sont de mauvais élèves. En témoigne la fraude aux déclarations des vaches laitières, révélée le 8 février dernier : 2 100 exploitations ont attribué des naissances gémellaires à des vaches, pour ne pas déclarer des primipares entrant en production. « Ils n’en sont pas à leur premier coup, observe Christophe Perrot, de l’Institut de l’élevage. Après l’arrêt des quotas, les Néerlandais n’avaient déjà pas respecté les plafonds d’émission de phosphore en développant leur production laitière. De fait, ils ont mis sur le marché du lait de manière illégale, ce qui a en partie précipité la crise des prix et la constitution des stocks de poudre. » Car un certain laxisme perdure sur le contrôle du respect des normes environnementales. « Il n’y a pas d’harmonisation des méthodes de mesure des éléments polluants au sein de l’UE. Chaque pays réalise ses propres mesures de manière plus ou moins sérieuse, et transmet ses données aux autorités européennes. »