En élevages bovins, les bronchopneumonies infectieuses, plus communément appelées infections respiratoires, constituent la première cause de mortalité chez les animaux âgés de 2 à 6 mois. Même lorsqu’elles sont guéries, elles pèsent sur la carrière et les performances des animaux qui ont été atteints.

Association de malfaiteurs

Ces infections respiratoires peuvent être causées par des virus (virus respiratoire syncytial bovin ou VRSB, parainfluenza 3 ou PI3…) et des bactéries (Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Histophilus somni, Mycoplasma bovis…). Pasteurella multocida est la bactérie la plus souvent isolée chez les animaux malades, généralement en association avec d’autres agents. Elle est souvent présente de façon naturelle dans les cavités nasales d’animaux sains.

Outre la diversité des agents infectieux, les maladies respiratoires sont multifactorielles : leur apparition et leur gravité dépendent de la saison, des conditions de logement, de l’ambiance du bâtiment, du nombre d’animaux, des stress… Un ensemble de bonnes pratiques peut être mis en place pour prévenir ces infections. La vaccination en est un pilier : de nombreux vaccins, de différents types et modes d’administration, sont actuellement disponibles contre les pathogènes responsables de ces infections.

Cette vaccination reste assez peu mise en œuvre (seulement 30 % des troupeaux bovins en France). La question du bon moment pour vacciner est une des explications. En effet, lorsqu’il est administré dans les premiers jours de vie par voie intranasale, une interaction se crée avec les anticorps maternels, issus du colostrum. Le vaccin peut être moins efficace car neutralisé dès son administration.

Trouver la bonne fenêtre pour vacciner

Si vacciner trop tôt est moins efficace, vacciner trop tard l’est aussi. Entre la disparition de la protection maternelle, qui peut intervenir entre 1 et 2 mois de vie (avec de grosses variations individuelles), et la mise en place d’un système immunitaire complètement efficace, à l’âge de 6 mois, il existe donc un trou immunitaire durant lequel le veau peut être la cible de nombreux pathogènes.

Pour trouver la meilleure stratégie de protection des animaux, prenant en compte ces paramètres biologiques, mais aussi ceux des différents vaccins (mode d’administration, type d’immunité, temps de mise en place de la protection…), la laboratoire pharmaceutique Boehringer Ingelheim a récemment réuni plusieurs experts vétérinaires européens.

Un consensus européen

Un consensus a émergé de leurs travaux. Le protocole comprend une première administration vaccinale intranasale vers 10 jours de vie. Les anticorps maternels ne sont alors plus présents au niveau de la muqueuse nasale. Une immunité locale, au niveau de l’appareil respiratoire haut, se met ainsi en place en 5 à 10 jours pour des veaux protégés dès 15 à 20 jours d’âge et pendant environ 3 mois.

Cette immunité locale doit être relayée par une plus durable et plus complète, obtenue par une nouvelle injection suivie d’un rappel. Comme cette immunité met plusieurs semaines à se mettre en place, les experts préconisent une première injection à 1 mois d’âge, suivie d’un rappel trois semaines plus tard.

Prescrit par le vétérinaire traitant de l’élevage, ce protocole vaccinal doit être adapté aux pathogènes présents et aux particularités ou contraintes locales. En complément de toutes les autres pratiques favorables à la santé du troupeau, il assure la protection des jeunes animaux pendant au moins 6 mois.

Référence : Yarnall M., Front. Vet. Sci. 2024, 11:1368060. doi: 10.3389

Schéma du consensus européen pour un protocole vaccinal

 

FR-BOV-0157-2024 -Boehringer Ingelheim Animal Health France SCS – 10/2024