Environ trois mois avant le vêlage, le compte à rebours commence dans les élevages laitiers et allaitants. Les vaches gestantes requièrent en effet une attention toute particulière. L’éleveur doit leur offrir une alimentation adéquate, assurer un environnement propre et sécurisé, prévenir les risques de maladies ou de parasitisme, et être prêt à intervenir en cas de complications. L’objectif est de mettre les vaches dans les meilleures dispositions possibles pour le vêlage et la satisfaction des premiers besoins de leur veau grâce à un colostrum de haute qualité et en quantité suffisante. Ce sont toutes ces précautions qui permettront au veau de bien démarrer dans la vie et lui garantiront une croissance et un développement optimaux.
L’alimentation des mères, pilier de la santé des veaux
Lors des trois dernières semaines, les besoins alimentaires de la vache augmentent significativement, en raison du développement du fœtus. La future mère fabrique également le colostrum, dont la qualité dépendra en partie de ce qu’elle ingère. La richesse du colostrum est cependant essentielle, car d’elle dépend le niveau d’immunité passive conférée au veau. Les immunoglobulines contenues dans le colostrum sont des protéines, il faut donc une ration assez riche en azote pour permettre leur fabrication. Il faut aussi apporter des fibres de bonne qualité nutritionnelle dans le but de soutenir le fonctionnement du rumen. Selon le potentiel génétique des animaux, il convient de fournir une ration avec un minimum de 12 % de MAT/ kg de matière sèche et 0,8 d’UF/kg MS. Il faut viser une note d’état corporel de 3 à 3,5 au moment du vêlage (deux dernières côtes visibles). Pensez à vérifier l’assimilation de la ration en contrôlant les bouses et ajustez celle-ci, si nécessaire.
Oligoéléments, équilibre minéral et vitaminique
Il est recommandé de toujours mettre à disposition des vaches gestantes une complémentation en sel, sous forme de bloc à lécher. Pour les oligoéléments, l’apport individuel est préférable, car il permet de contrôler la bonne ingestion. L’iode, le sélénium, le cuivre, le zinc et le manganèse jouent un rôle clé dans la transmission d’immunité. Des analyses de sang pratiquées un mois avant le vêlage sur quelques vaches permettront de vérifier que tout est sous contrôle et, le cas échéant, d’adapter les apports. Attention, enfin, aux carences en vitamines A qui conditionnent la qualité des épithéliums (peau, intestin, poumons).
Hygiène, parasitisme et maladies
La prévention est également de mise pour l’hygiène, la gestion du parasitisme et des maladies. Toutes les mesures relevant de la biosécurité doivent être prises s’agissant du bâtiment. Le box de vêlage doit être préparé, nettoyé, désinfecté et paillé abondamment. Si l’élevage a déjà été confronté à des problèmes de diarrhées néonatales, il convient de réfléchir à la mise en place d’une vaccination avec son vétérinaire. Mais il ne faut pas toujours attendre car, apparemment saines, des vaches peuvent être porteuses et excrétrices de germes tels que la bactérie Escherichia coli ou de virus, comme les rotavirus ou coronavirus, responsables des diarrhées, et ainsi infecter le veau. Les diarrhées sont très préjudiciables pour le veau. Elles entraînent des baisses de production et peuvent même aller jusqu’à la mort de l’animal. Elles sont d’ailleurs la première cause de mortalité chez le veau de moins d’un mois. Une injection de vaccin entre 12 et 3 semaines avant la mise-bas pourra être pratiquée pour protéger le veau en stimulant chez la vache la fabrication d’anticorps contre ces agents pathogènes.
La vache et le veau sont par ailleurs sensibles aux parasitoses internes (douves, strongles…) et externes (poux, tiques, mouches…). Comme les agents pathogènes, les parasites entravent le bien-être, la santé de la mère et de son veau, et in fine les performances technico-économiques. Selon le mode d’élevage, l’historique, les signes cliniques et les résultats d’analyses (coprologie et sérologie), un protocole préventif peut être décidé avec le vétérinaire.
Le laboratoire Boehringer Ingelheim propose - en accord et collaboration avec les vétérinaires - des services d’aide à la préparation au vêlage et de développement des connaissances sur cette phase cruciale de la vie de la vache.