La France a perdu 10 % de ses multiplicateurs en 5 ans, a rapporté Semae le 13 décembre 2022 lors d'une conférence de presse. Pour contrer le risque d'affaiblissement de la filière, l'interprofession des semences et plants "s'est fortement mobilisée" pour soutenir la rémunération des producteurs, soulignait son président François Desprez.

Dans l'attente d'un décret

L'interprofession a notamment travaillé sur la réglementation offrant aux agriculteurs la possibilité de se grouper en organisations de producteurs (OP) et ainsi gagner en force de négociation. Un décret est attendu "le mois prochain" pour entériner la décision, a annoncé François Desprez. "Semae a porté le projet. Mais une fois le décret paru, ce sera aux multiplicateurs de s'emparer ou non de l'outil, et de déposer leur demande de création d'OP, a précisé Pierre Pagès, le vice-président de Semae. Les premières pourraient être reconnues en 2023."

L'interprofession a également indiqué avoir révisé la convention type de multiplication, qui devait être votée par le conseil d'administration ce même jour, et mis en place un observatoire des prix. Ces deux éléments doivent "faciliter les relations entre les maillons de la filière" et aider à la répartition de la valeur, a expliqué Pierre Pagès.

© Raphaëlle Borget/GFA - Pierre Pagès, vice président (gauche) et François Desprez, président (droite) animaient le 13 décembre 2022 la conférence de presse de Semae.

Accès aux outils de production

Au-delà de la rémunération, la question de l'accès aux outils de production fait partie des sujets qu'a suivis, et que va continuer de suivre l'interprofession. "On a l'enjeu de l'accès à l'eau pour sécuriser notre capacité de production, garder des semences compétitives, de qualité et notre position de leader [mondial]", a insisté Pierre Pagès.

Ce dernier a également rappelé le besoin d'innovation dans ce secteur. La question des produits phytosanitaires a aussi été brièvement évoquée, Semae rappelant son engagement pour qu'aucune impasse technique ne soit permise et pour soutenir la recherche dans la filière. L'interprofession a par ailleurs présenté ses actions de communication pour renforcer l’attractivité de ces métiers.