Dans un communiqué de presse paru le 8 novembre 2022, le syndicat Malteurs de France fait état de ses "très grandes difficultés" face à la hausse du coût de l’énergie. "Déjà fragilisée par la crise sanitaire en 2020, et la hausse conséquente du prix de l’orge en 2021, elle craint des pertes de marché massives liées à une baisse de sa compétitivité sur les marchés internationaux", s’inquiète la filière du malt.
1,5 million de tonnes de malt à sécher
La malterie est en effet très dépendante de l’énergie, notamment du gaz. Son procédé de fabrication suppose de disposer de chaleur en quantité importante, pour sécher le 1,5 million de tonnes de malt produit chaque année en France.
"En 2022, les prix du gaz ont doublé en Europe. Dans le même temps ils n’ont augmenté que de 30% en Amérique du Nord. Or la tendance va se poursuivre en 2023 : tous les indicateurs indiquent qu’un nouveau doublement en zone euro est à prévoir l’an prochain !" s’inquiète Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France.
Les solutions tardent à être mises en place
Le secteur alerte les pouvoirs publics et demande "que des solutions soient rapidement identifiées pour passer ce cap douloureux". Mais les malteurs jugent que "malgré un discours public déterminé, les solutions peinent à se faire jour. Le plan d’aide annoncé au printemps, en principe affecté aux énergo-intensifs, n’a pas permis d’aider le secteur. En cause des critères d’éligibilité extrêmement contraignants."
Par ailleurs, les récentes annonces sur l’électricité ne concernent que les PME alors que la malterie est une industrie de volume. "D’autres pistes sont aujourd’hui évoquées par les pouvoirs publics : caper le prix du gaz, revoir les critères d’aides aux énergo-intensifs… mais elles tardent à être mises en place", insiste le secteur.
Pour Jean-Philippe Lelu, "une solution doit être rapidement trouvée pour nous permettre de sortir de cette situation. Nos concurrents américains ou asiatiques ne supportent pas la même flambée des coûts énergétiques que les Européens. Avec le prix du transport maritime en baisse et un taux de change euro/dollar qui ne nous est plus favorable, nous ne serons très bientôt plus compétitifs sur nos marchés d’exportation traditionnels de l’Asie, l'Afrique et l'Amérique latine."