Les diverses technologies de pesée et de pilotage à distance arrivées récemment sur le marché ne rassasient pas les besoins de plus en plus diversifiés des exploitations. Les constructeurs de mélangeuses doivent étoffer leur catalogue pour répondre à de nouvelles attentes. Certains se sont attaqués aux systèmes de transmission. Des mélangeuses plus grosses peuvent alors être utilisées avec des tracteurs moins puissants, tout en conservant une bonne qualité de mélange et ce, quel que soit le chauffeur. Différentes transmissions s’offrent aux utilisateurs.

La variation continue pour économiser du carburant

Au Space 2018, Tatoma a installé la variation continue sur sa mélangeuse MVL-26-duplo. Baptisé Hydroshift, ce système est animé par la prise de force du tracteur. Il fonctionne avec une pompe et un moteur hydraulique à débit variable qui font osciller la vitesse de rotation des vis de mélange de 0 à 60 tr/min. Cette solution permet d’adapter le mélange en fonction des aliments dans le bol et à la puissance disponible. Avec cette transmission, le couple nécessaire pour démarrer est lui aussi réduit. Les chauffeurs obtiennent ainsi une ration homogène et de qualité, tout en réduisant la consommation de carburant et en utilisant des tracteurs plus petits.

Le français Kuhn a présenté au Sima 2019 la technologie CVT Intellimix sur ses mélangeuses à deux et trois vis verticales. Ce dispositif utilise un train épicycloïdal couplé à un moteur hydraulique. La plage de vitesse de rotation des vis est alors de 12 à 57 tr/min.

Pour les deux marques, cette transmission propose trois modes de fonctionnement. Un premier mode de gestion de la vitesse de rotation est entièrement automatisé. Pour Tatoma, cette dernière dépend de la masse de matière contenue dans le bol. Chez Kuhn, ce module détermine la vitesse de rotation idéale selon la charge exercée sur les vis et en fonction de la puissance du tracteur attelé. La vitesse de rotation des vis se réduit par exemple lorsque le couple nécessaire est élevé et que la puissance maximale autorisée est atteinte.

Ensuite, ces transmissions bénéficient d’une fonction de programmation. Pour Tatoma, l’utilisateur paramètre en amont les temps de mélange et la vitesse de rotation pour chaque aliment qui entrera dans la ration en indiquant la quantité de chacun. Le chauffeur n’a plus qu’à sélectionner et lancer le programme enregistré puis charger la mélangeuse. Grâce à la pesée, la machine comprend qu’un nouvel aliment arrive dans la trémie et régule sa vitesse et le temps de mélange en fonction du paramétrage en toute autonomie. De son côté, le mode Automix-Autofeed de Kuhn contrôle la vitesse des vis selon la phase de travail de la machine (mélange ou distribution).

Enfin, un mode de gestion manuel de la vitesse de rotation des vis permet au chauffeur de la faire varier en direct depuis l’écran.

Une vis sur deux

Siloking propose une solution alternative à la variation continue. Sa gamme Trailed Line bénéficie d’un embrayage électrohydraulique pour les vis. Le chauffeur choisit d’allumer une seule des deux vis grâce à un simple bouton. Ainsi, la puissance demandée au tracteur au démarrage s’en trouve diminuée de moitié. Un petit tracteur peut alors mettre en route la machine.

Loris Coassin