Présent depuis longtemps dans le Sud-Est en production de semences, le charançon de la betterave, Lixus juncii, s’est étendu au Sud-Ouest, il y a quelques années, toujours sur porte-graines. Mais il est désormais présent plus au nord, à la faveur du réchauffement climatique. « Le coléoptère remonte 50 à 80 km par an », révèle Laurent Boisroux, directeur de l’agronomie chez le semencier Deleplanque. Lixus juncii est ainsi observé depuis quatre à cinq ans en Limagne sur les betteraves racines, et plus récemment en Beauce, en Brie, dans l’Yonne et un peu dans l’Aube. Les pertes vont jusqu’à 7-8 % du rendement, et beaucoup plus (50 %) en cas d’attaques de Rhizopus sur les betteraves affaiblies par les larves du charançon (lire l’encadré ci-dessous).

Un ou deux insecticides en mai

« Les adultes arrivent généralement par les bords de champs, où ils ont passé l’hiver sur les graminées. Ils ressortent en mai avec la chaleur », précise Ghislain Malatesta, responsable du département expérimentation et expertises régionales à l’ITB (1). La fauche régulière des bordures de parcelles est donc à privilégier. Il n’y a actuellement aucun moyen de lutte contre les larves. Des interventions printanières contre les adultes peuvent limiter le développement des populations et leur impact sur le rendement. Un ou deux passages de Karaté Zéon, par exemple, peuvent être appliqués en mai, dès le premier pic de vol. « Toutefois, l’effet est aléatoire, car l’insecte vole tout le temps », explique le spécialiste de l’ITB. Auparavant, Protéus fonctionnait bien, mais ce néonicotinoïde est désormais interdit. Isabelle Escoffier

(1) Institut technique de la betterave.