L’objectif de cette cellule est d’accélérer la diffusion et l’appropriation de connaissances sur des problématiques prioritaires pour les agriculteurs et les filières. « Il ne faut plus se dire aujourd’hui que les solutions nous tombent de l’Inrae, des laboratoires, assure Sébastien Windsor, président de l’APCA. Il faut maintenant identifier les problèmes sur le terrain et aller chercher la combinatoire de solutions qui existent déjà ou qui sont parfois à compléter pour amener la réponse plus vite. Et pour cela on a besoin de s’allier pour commencer à imaginer le transfert aux agriculteurs. Il faut que ça soit accessible à tout le monde et dans des mots compréhensibles. »

 

« C’est la première fois je pense qu’on prend [les sujets] à bras-le-corps de façon systématique en se disant qu’il faut aller jusqu’au bout c’est-à-dire jusqu’au tutoriel, à la video, à la fiche pratique… », expose Philippe Mauguin, PDG de l’Inrae.

Alternatives au glyphosate

Le premier chantier de la cellule RIT a consisté à identifier et promouvoir les techniques alternatives au glyphosate, pour toutes les filières de productions végétales. Il s’est concrétisé par la mise en ligne du Centre de ressources glyphosate l’an dernier, visité par plus de 10 000 utilisateurs. « Plus de 65 ressources techniques sont à disposition à ce jour et de nouvelles sont à venir en 2020, précise Matthieu Hirschy, de l’Acta. Il n’y a pas une seule solution miracle mais une combinaison de techniques alternatives. »

Travail de vulgarisation

Des actions de promotion de ces alternatives ont été mises en place sous la forme de newsletters, de journées au sein de lycées agricoles, de webinaires, de participations à des évènements thématiques et régionaux…

Réduction des herbicides, plantes de services et protéines

En 2020, de nouveaux chantiers vont être engagés par la cellule RIT, tandis que le chantier sur le glyphosate sera poursuivi. Ils portent par exemple sur :

  • la gestion de l’enherbement et réduction des herbicides avec des zooms sur l’agriculture de conservation des sols sans glyphosate, l’acceptabilité de la présence d’adventices et la gestion préventive des vivaces ;
  • l’introduction des plantes de services au sein des systèmes de culture. Elles permettent d’agir sur la gestion de l’enherbement et des ravageurs, la biodiversité fonctionnelle, l’érosion et la fertilité des sols ;
  • les alternatives au cuivre ;
  • l’autonomie protéique et le bouclage du cycle de l’azote. ce chantier s’inscrit notamment dans le cadre du futur plan national protéines. « Au-delà de l’enjeu de l’autonomie protéique et azotée des exploitations, l’enjeu environnemental doit aussi être pris en compte notamment à cause des interactions entre la production de protéines végétales et le bouclage du cycle de l’azote », insiste Frédérique Angevin, de l’Inrae. « La question est de savoir après comment on gère l’azote, il faudra raisonner différemment la fertilisation. » Sur ce sujet-là, Sébastien Windsor estime qu’il « faut commencer à imaginer la massification derrière. Il ne suffit pas de faire la plateforme, on ne doit pas s’arrêter à la formation des conseillers mais je pense que la formation des premiers agriculteurs dans les terrtoires doit être incluse car cela donnera envie aux autres. »

Changement climatique

L’adaptation au changement climatique est aussi un sujet en perspective qui va être travaillé au sein de la cellule RIT. Objectif : « accélérer les pratiques culturales qui permettront une meilleure adaptation à l’installation de ces conditions climatiques plus aléatoires ».