Références climatiques, les « normales » servent à représenter le climat dans lequel nous vivons. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. À partir de cette année 2021, tous les services météorologiques en Europe et dans le monde vont ainsi lancer une opération de recalcul de ces normales, explique Météo-France dans un communiqué diffusé le 14 janvier 2021.
Cette opération, qui implique de revisiter les contenus de nombreuses bases de données sur le climat, s’étalera sur une année. Les nouvelles normales, correspondant à la période 1991-2020, seront utilisées à la fin de ce processus.
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Pourquoi changer de référence ?
Ces normales calculées sur une période de 30 ans répondent aux règles définies par l’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) et sont mises en œuvre depuis la fin du XIXe siècle.
Les premières normales en France ont été produites en 1900. Utilisées par tous les organismes météorologiques de la planète, elles permettent de disposer de références communes pour analyser les données climatiques.
Le calcul des normales concerne toutes les variables du climat (température, précipitations, vent, ensoleillement…), mais aussi de nombreux indicateurs illustrant la distribution statistique de ces paramètres : moyenne, quintiles (ce qui se produit une année sur cinq), records, nombre de jours au-dessus d’un seuil…
Les normales 1981-2010 sont représentatives du climat moyen sur une période autour des années 1990 et ne représentent plus le climat « actuel » dans le contexte du changement climatique, notamment en matière de température.
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Cette année, conformément aux règles de l’OMM, Météo-France entreprend donc une opération de mise à jour des normales de référence sur la période 1991-2020. Cette opération conduira, au début de 2022, à une publication de nouvelles données de référence sur le climat, avec une évolution sensible attendue notamment pour les différents indicateurs liés aux températures. Elles remplaceront la période de référence 1981-2010.

Ces normales reflètent-elles un climat « normal » ?
Ces nouvelles références climatiques calculées sur la période 1991-2020 seront représentatives d’un climat centré sur les années autour de 2005 et présenteront encore un léger biais par rapport à la période actuelle.
Ces nouvelles « normales » sont cependant loin de décrire notre climat normal d’il y a encore quelques décennies. Le réchauffement climatique s’est accéléré ces dernières décennies.
À son rythme, les normales, utilisées en climatologie comme outils statistiques pour calibrer les épisodes, changent aussi. Elles sont bien plus chaudes qu’il y a trente ans et ces indicateurs subissent les effets du changement climatique.
La nouvelle période de référence 1991-2020 englobe ainsi des épisodes et des valeurs records hors normes climatiques précédentes. Ainsi, 2020 en France a été l’année la plus chaude jamais mesurée en France, marquée par des épisodes méditerranéens historiques.
En 2019, les vagues de chaleurs exceptionnelles ont provoqué des températures inédites de 46°C dans le sud de la France…
Des travaux de recherche sont en cours pour proposer des estimations de normales climatiques non-stationnaires, dans le but de disposer des références non-biaisées pour le climat présent.
Toujours plus chaud
En termes de moyenne calculée sur 30 ans, la nouvelle normale de température calculée sur la période 1991-2020 en France s’établit pratiquement à 13°C (12,97°C), en hausse de 0,41°C par rapport à la période 1981-2010.
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Depuis 1900, la température moyenne en France s’est réchauffée de 1,7°C. Chaque décennie depuis 1970 est plus chaude que la précédente. Ces dix dernières années, la période 2011-2020, la hausse atteint 0,59°C et marque la plus forte progression observée entre deux décennies en France depuis 1900.
La température moyenne sur la France métropolitaine est analysée au jour le jour via un indicateur thermique. Il prend en compte les données de 30 stations météorologiques qui disposent d’un historique ancien et régulièrement réparties sur le territoire.