Et si ces installations pouvaient améliorer les rendements ? Si l’idée apparaît de prime abord comme un prétexte déconnecté du terrain, elle peut se démontrer dans des projets bien pensés. C’est ce que défendait Antoine Nogier, à la tête du projet Sun’Agri, lors du dernier Salon de l’agriculture­. Il dénonçait alors « l’agriwashing­ » de certains projets qui sont présentés comme agricoles pour une question d’image uniquement.

Bien-être animal

Dans le contexte d’élevage en plein air, l’ombrage apporté peut améliorer le bien-être des animaux et leur niveau de production. Cet aspect suscite de l’intérêt au vu des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents. La question d’un impact positif sur la santé des animaux reste néanmoins tributaire de l’absence de conséquences négatives des champs électromagnétiques. Les cabinets d’étude incitent d’ailleurs à travailler avec des experts en géobiologie. Il s’agit de penser au mieux les installations dès les prémices des projets. Un autre avantage réside dans l’allongement possible de la durée de pâturage, notamment en été.

Agrivoltaïsme dynamique

Les systèmes agrivoltaïques sont dits « dynamiques » lorsque les panneaux sont mobiles. L’ombrage y est plus diffus et homogène, et il peut être piloté. Une bonne gestion bénéficie alors à la culture, en lui laissant la lumière lorsqu’elle en a besoin. Les structures ont un effet brise-vent qui facilite un microclimat favorable. En plus de protéger de la sécheresse et de la grêle, les risques de gel sont considérablement limités et les vents violents moins dévastateurs.

Les dispositifs expérimentaux se multiplient pour parfaire le pilotage des panneaux. Sun’Agri a ainsi noué un partenariat avec l’éditeur d’outils d’aide à la décision ITK. Ils ont vu les besoins en eau de pommiers diminuer de plus de 30 % pour un maintien du rendement quantitatif. Les fruits avaient une meilleure fermeté, pour des calibres et poids équivalents. Le taux de sucre était en revanche légèrement inférieur sur les modalités ombragées. Les viticulteurs sont intéressés par ce dernier aspect, qui pourrait limiter les impacts du changement climatique sur la qualité de leur production. L’Inrae travaille de son côté sur plusieurs expérimentations, en serres et en grandes cultures notamment.

Le coût d’installation varie d’un projet à l’autre mais avoisine généralement un million d’euros par hectare, pour un revenu annuel d’environ cent mille euros généré par la revente d’électricité. G.B.