Silence, on rumine ! Lorsqu’on entre pour la première fois dans la nouvelle stabulation du Gaec des Halles, à Rahon (Jura), on est frappé par le calme des 95 laitières, allongées dans leurs logettes ou profitant du soleil sur l’aire d’exercice extérieure. Seul le bruit du double robot, sollicité en permanence, vient rappeler qu’ici, la production annuelle atteint 850 000 l. Il semble bien loin le temps où Marielle et Laurent Patenat trayaient dans une installation 2 x 5 en épi, sans décrochage. « Mais avec les installations de nos fils Benjamin (2014) et Antoine (2016), le troupeau a grandi de façon exponentielle et il a fallu monter une nouvelle stabulation », se souvient Laurent. La famille Patenat opte d’abord pour un roto, « mais quand les devis sont arrivés, nous avons constaté que le manège avec toutes les options nous revenait plus cher qu’un double robot. » Le choix du Gaec s’est porté sur un Boumatic en double stalle. « L’avantage de ce robot, c’est qu’il y a un seul bras pour brancher les deux stalles, ce qui fait des économies », affirme Marielle.

Accès direct aux trayons

Les deux stalles sont placées en parallèle et les vaches y entrent par le côté. La particularité du robot Boumatic est le branchement des vaches par l’arrière, comme dans une salle de traite TPA. Derrière les vaches, la machinerie et le bras robotisé sont logés dans une fosse. Ici, c’est le domaine d’Antoine « même si nous sommes maintenant tous capables d’intervenir et de le remplacer », précise Laurent.

Le bras robotisé comprend une caméra infrarouge pour repérer les trayons et une pince. La vache est identifiée par son collier. Le bras robotisé prend alors le gobelet de prétrempage placé entre les deux stalles et commence le nettoyage de chaque trayon, l’un après l’autre. Une fois cette étape terminée, la pince attrape les gobelets trayeurs placés sur le côté et les dispose de la même façon.

Traire par l’arrière était une évidence pour la famille Patenat. « Avec la fosse et l’accès à la mamelle par l’arrière, je peux tarir et intervenir dans les mêmes conditions que dans une salle de traite TPA, apprécie Benjamin. J’y vois aussi un énorme avantage pour les génisses, qui doivent apprendre le robot. Pour leur éviter de bouger dans la stalle, je rapproche hydrauliquement la mangeoire de façon à les bloquer. »

Suivi du troupeau

Pour l’apprentissage des nouvelles vaches, Benjamin nettoie les trayons et pose les gobelets manuellement. Une opération qui ne le lui prend pas plus de deux minutes grâce à sa télécommande qui lui permet de prendre directement la main sur le robot.

De leur côté, Laurent et Marielle apprécient l’aide à la gestion du troupeau apportée par le terminal : surveillance des mammites avec la mesure de la conductivité, détection des chaleurs... Les associés ont opté pour de nombreuses options. « La quantité de concentré distribuée au robot est calculée automatiquement en fonction de la production », se félicite Laurent. Antoine, lui, voit déjà les améliorations qui pourraient être effectuées pour améliorer la cadence de traite. « Boumatic nous a déjà remplacé le gobelet de post-trempage par trois buses placées au sol qui pulvérisent les trayons en fin de traite. Il y a sûrement d’autres évolutions à envisager comme une double pince pour poser deux gobelets en même temps,», anticipe le jeune installé.