« Efforts soutenus mais peut mieux faire », c’est en substance la mention accordée à la France par le think-tank France Biométhane, qui vient de publier une mise à jour de son deuxième observatoire du biométhane en Europe diffusé en mars 2017.

Neuf pays à la loupe

L’observatoire est construit autour des données comparées de neuf pays européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Autriche, Suède, Pays-Bas, Danemark, Suisse et Finlande). En France, le secteur enregistre une forte hausse du nombre d’unités en passant de 9 installations en 2014 à 29 en 2016 et 36 en 2017.

Mais la capacité française est encore trop faible pour faire jeu égal avec les leaders européens comme le Danemark, qui possède en moyenne les unités les plus volumineuses d’Europe où l’Allemagne qui domine l’Europe avec plus de 200 unités. Notre voisin d’Outre-Rhin représente plus de la moitié de la capacité de production des neuf pays étudiés.

Décollage impressionnant du Royaume-Uni

De son côté, le Royaume-Uni affiche une croissance impressionnante et dépasse maintenant la Suède, un des bastions historiques du biométhane. Comme la France, le Royaume-Uni a instauré un tarif d’obligation d’achat du biométhane en 2011. Mais quand la France compte 36 unités d’injection du gaz en service pour une production annuelle de 0,5 TWh, les Britanniques comptent maintenant 81 unités qui produisent 3,6 TWh par an. Les deux pays comptaient cinq sites d’injection en 2013.

Les déchets agricoles dominent en France

France Biométhane a aussi analysé la capacité de biogaz par type d’intrant. En France, 61 % des intrants sont des déchets d’origine agricole. Au Royaume-Uni, les déchets agricoles représentent 33 % des intrants et les cultures énergétiques 37 %. Au Danemark, c’est la codigestion qui domine et l’origine agricole ne représente que 7 % des intrants. Enfin, en Allemagne, qui a développé toute sa filière de méthanisation autour du maïs, les cultures énergétiques représentent toujours 51 % des intrants contre 20 % pour les déchets agricoles.

Corinne Le Gall