La croissance de la collecte laitière mondiale marque le pas en 2018. Elle reste tirée par les pays d’Amérique du Nord et d’Océanie. En Nouvelle-Zélande, la production bondit de 6 % sur les quatre premiers mois de la campagne laitière commencée en juin, par rapport à 2017. En Australie, la sécheresse a néanmoins nettement entravé le potentiel laitier.
En Europe , les conditions climatiques estivales exceptionnelles ont également ralenti la dynamique de collecte, notamment dans les pays du Nord. Davantage de vaches ont été réformées pour faire face au déficit fourrager, et les performances techniques ont été grevées par de fortes températures. Les îles Britanniques semblent toutefois rebondir cet automne. Aux Pays-Bas, la production laitière chute de 1,9 % sur les neuf premiers mois de l’année, suite à la mise en place des quotas phosphore.
La collecte française décroche nettement depuis août, de l’ordre de 4 à 5 % par rapport à 2017.
Le prix du lait a connu un important creux printanier, frôlant le seuil symbolique de 300 €/1 000 litres en mai. Il ne s’est redressé qu’à partir de la fin de l’été, et recule sensiblement depuis novembre, notamment en raison d’une collecte plus stable en Europe, et abondante en Nouvelle-Zélande.
Sur les marchés , l’écart entre protéines et matières grasses persiste. Pourtant, le cours du beurre n’a pas atteint les sommets de l’an passé, les opérateurs ayant anticipé la couverture de leurs besoins. Le cours de la poudre maigre s’est maintenu en raison d’une demande soutenue et d’une offre en recul. Avec le ralentissement de la collecte européenne, la poudre fraîche a fait défaut, permettant à Bruxelles d’écouler une partie des stocks d’intervention établis depuis 2015. Le 13 décembre dernier, une vente record de 60 000 tonnes a permis à Bruxelles de réduire ses stocks à environ 100 000 tonnes, contre plus de 380 000 tonnes à la fin 2017.