Un par un, ils tournent le dos aux œufs de poules élevées en cage. Les distributeurs répondent ainsi à la pression du consommateur, dont l’acte d’achat n’est plus seulement orienté par le prix, ou l’impact des produits sur sa santé, mais par l’éthique. En octobre dernier, à Rungis, Emmanuel Macron promettait de bannir des supermarchés les œufs pondus en cage, d’ici à 2022. Quatre mois plus tard, le ministre de l’Agriculture renchérit. Invité au Grand rendez-vous, une émission politique sur Europe 1, le 18 février 2018, Stéphane Travert a confirmé que le gouvernement prendrait des mesures.

« À l’horizon de 2022 nous souhaitons que les oeufs-coquilles soient issus d’élevages en plein air ou que dans tous les cas, ils ne soient plus issus d’élevages en cage », déclare-t-il avant d’opposer la décision au secteur des ovoproduits : « Il en est autrement pour les œufs qui sont transformés ensuite », détaille-t-il.

« Le ministre fait une erreur majeure »

Cette opposition provoque l’effroi au sein de la Confédération française de l’aviculture (CFA), qui dans un communiqué paru le 19 février 2018, estime que le ministre fait une erreur majeure. « Par ces paroles, que nous espérons maladroites, quel message veut-il envoyer au consommateur ? s’interroge-t-elle. Quelle image souhaite-t-il donner au secteur des ovoproduits ? Quel message envoie-t-il aux éleveurs qui n’ont pas de foncier à disposition pour aller vers un système plein air ? Les producteurs sont abasourdis par de tels propos. »

 < p lang = "fr » dir = "ltr"> Ou comment tirer un trait sur un plan de filière en annonçant n ' ; importe quoi. Les prod. abasourdis par les propos de < a href = "https ://twitter.com/StTRAVERT?ref_src=twsrc%5Etfw"> @StTRAVERT  sur < a href = "https ://twitter.com/Europe1?ref_src=twsrc%5Etfw"> @Europe1 . À quoi ont servi les semaines de travail sur les plans de filières ? Inacceptable. < a href = "https ://twitter.com/ServiceInfoCNPO?ref_src=twsrc%5Etfw"> @ServiceInfoCNPO  < a href = "https ://twitter.com/ChLambert_FNSEA?ref_src=twsrc%5Etfw"> @ChLambert_FNSEA  < a href = "https ://twitter.com/FNSEA?ref_src=twsrc%5Etfw"> @FNSEA  < a href = "https ://twitter.com/A_Bourolleau?ref_src=twsrc%5Etfw"> @A_Bourolleau  < a href = "https ://t.co/7lmJsMNJD6"> https ://t.co/7lmJsMNJD6

&mdash ; Aviculteurs De France (@CFA_Aviculteurs) < a href = "https ://twitter.com/CFA_Aviculteurs/status/965528918131462145?ref_src=twsrc%5Etfw"> 19 février 2018   ]]>

Ce que la filière n’encaisse pas, c’est que le ministre n’ait pas pris la peine de rappeler qu’elle travaillait déjà sur la rédaction d’un plan de filière. Et ce bien avant les États-généraux de l’alimentation. « Ce plan de filière fait clairement état de l’objectif de dépasser, à l’horizon de 2022, 50 % de la production en systèmes alternatifs à la cage en maintenant le potentiel de production actuel de la filière », rappelle la CFA, soulignant les efforts que devront endosser les professionnels de l’œuf pour faire évoluer les bâtiments. Efforts d’autant plus lourds que des éleveurs n’ont pas fini de rembourser leurs mises aux normes exigées par l’Europe en 2012.

Des délais intenables

Secoué par les propos du ministre, le Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO) exige des explications d’urgence, en face-à-face. Il veut « clarifier la feuille de route de la filière et l’accompagnement indispensable des pouvoirs publics afin de sauver les éleveurs français. » Car selon lui, les délais annoncés par le gouvernement sont intenables, surtout sans soutien à la transition.

« Un basculement plus rapide vers la production d’œufs alternatifs signifierait la disparition de centaines d’élevages en France, l’explosion des importations et une très forte hausse des prix et ce pour tous les marchés, depuis l’industrie jusqu’à la GMS en passant par la restauration », prévient le CNPO.

h.chaligne Hélène Chaligne Journaliste web HeleneChaligne