Deux juges australien et nord-irlandais ont fait tout exprès le déplacement pour examiner 10 femelles et 6 mâles lors du national de la race organisé lors du sommet de l’élevage. C’est finalement la jeune Nalie, un an et demi, de l’EARL des Collines (Ardennes), qui a été sacrée championne.
« C’est une génisse avec beaucoup d’allure, décrit Rachael Wheeler, la juge australienne. Nous apprécions la façon dont elle se déplace, la longueur de son corps et la profondeur dont elle est dotée, malgré son jeune âge. »
Du côté des taureaux, Romany, du Gaec de la Source (Meurthe-et-Moselle), l’emporte grâce à son élégance, sa largeur de corps et sa bonne locomotion. Seul petit bémol, l’absence de traduction des juges, qui auraient intéressé les éleveurs français, curieux de mieux appréhender cette race.
9 500 animaux
« On recense environ 9 500 animaux de race hereford en France, dans 400 exploitations, rapporte Pascal Bastien, le président de l’OS. 85 élevages adhèrent à l’OS. » Et de se féliciter de l’exposition de 18 animaux au Sommet de l’élevage.
« Nous remplissons une travée entière pour la première fois ! » constate-t-il. Autre sujet de fierté, la France vient d’être désignée pays d’accueil de la Conférence européenne de la race hereford, en 2022.
Ne pas décevoir le consommateur
En amont du concours, une conférence sur l’engraissement des herefords s’est tenue sur le stand de la race. L’occasion pour Jérôme Curt, éleveur d’angus et directeur de la Compagnie d’abattage de Bourg, de rappeler l’importance de ne pas décevoir les consommateurs, en offrant une qualité de viande à la hauteur de l’image des races britanniques.
Pour limiter les risques d’erreurs, Jérôme Curt recommande de ne pas commercialiser la viande de mâles entiers et de mener les bouvillons, comme des génisses. « L’âge des animaux de races britanniques a relativement peu d’importance, tant qu’ils sont correctement finis, explique-t-il. Il faut viser un état d’engraissement minimum de 3 et, quand le consommateur est sensibilisé au rôle primordial du gras dans la qualité de la viande, on peut proposer des animaux notés 4. »
Ne pas hésiter à complémenter
« Bien que ces animaux ont une propension à faire facilement du gras avec de l’herbe, si on a un doute, il ne faut pas hésiter à les complémenter lors de la finition, souligne Jérôme Curt. 60 à 90 jours de finition doivent suffire si la bête est en état. Une ration type peut être composée d’un quart de pulpe, d’un quart de luzerne, d’un quart de lin et d’un quart de maïs laminé. Les céréales à paille sont à éviter. » Dernier conseil, ne pas hésiter à mettre en avant le « bon gras » des viandes issues d’un engraissement riche en oméga 3.