Cet accord ouvre donc un peu plus leur marché canadien des produits laitiers à la concurrence étrangère. Sans abandonner son système dit de « gestion de l’offre », qui limite la production de lait pour assurer des revenus stables aux producteurs, le Canada a concédé une plus grande part de son marché à ses concurrents américains.

« Un impact énorme […] pour tout le secteur »

« L’attribution d’un accès additionnel de l’ordre de 3,59 % à notre marché laitier domestique, […] et les mesures extraordinaires qui limiteront notre capacité d’exporter des produits laitiers auront un impact énorme non seulement pour les producteurs laitiers, mais pour tout le secteur », estime Pierre Lampron, président de l’Association représentant les producteurs canadiens.

« Notre gouvernement nous avait pourtant assuré qu’il ne signerait pas un accord qui serait mauvais pour les Canadiennes et Canadiens, rappelle-t-il dans un communiqué diffusé ce 1er octobre 2018. Or, nous ne voyons pas comment cet accord peut être bon pour les 220 000 familles canadiennes qui dépendent de l’industrie laitière pour gagner leur vie. »

Un accord rebaptisé

Le Québec, où se tiennent lundi des élections législatives, et la province voisine de l’Ontario assurent l’essentiel de la production laitière canadienne. Le Canada et les États-Unis se sont entendus dans la nuit de dimanche à lundi sur un nouvel accord, baptisé AEUMC pour remplacer un traité de libre-échange crucial qui lie leurs économies et celle du Mexique depuis 1994.

« Les producteurs laitiers ne sont pas contents, mais je ne pense pas que l’on pouvait ignorer [Donald] Trump lorsqu’il en a fait sa demande clé » dans ces négociations, a estimé Jon Johnson, l’un des négociateurs canadiens de l’accord de libre-échange nord-américain de 1994 sur la chaîne CBC.

AFP