Le constat est sans appel : sur la période 2008-2015, près de 30 % des exploitations laitières en zone de plaine sont en difficulté (1), d’après les données du Réseau d’information comptable agricole du ministère de l’Agriculture (Rica).
Le niveau de production moyen a augmenté de l’ordre de 30 000 à 70 000 litres de lait par UMO, sur l’ensemble des exploitations françaises du Rica. Mais les revenus plafonnent, car l’accroissement des moyens de production s’accompagne d’investissements.
Des leviers techniques
Tous les postes de produits et de charges de l’atelier lait doivent être analysés pour identifier les marges de progrès, afin d’améliorer le revenu. En voici quelques exemples, issus de l’étude de FranceAgrimer :
- Coût alimentaire. « Ce seul critère regroupe trois postes de charges : les aliments du marché, les intrants liés aux cultures fourragères (engrais, phytos…). Il représente près de la moitié des charges de l’atelier laitier, et constitue donc un champ d’investigation majeur pour la recherche de marges de progrès.
- Qualité du lait. « Indépendamment des variations du prix de base, chaque éleveur peut agir sur le prix du lait qui lui est versé, en raison des nombreux critères de paiement du lait à la qualité. Les élevages les plus performants en rémunération permise par UMO prennent un avantage de 14 €/1 000 l sur ce poste par rapport à ceux du quart inférieur. »
- Produit viande. « Les élevages les plus performants en rémunération permise par UMO (quart supérieur) prennent un avantage de 6 €/1 000 l sur ce poste par rapport à ceux du quart inférieur. Même si l’effet de race est indéniable, il n’explique pas à lui seul l’obtention d’un bon produit viande. Le taux de mortalité des veaux et des vaches, ainsi que la qualité de finition des réformes jouent un rôle important. »
- Frais d’élevage. « Les élevages du quart supérieur prennent un avantage de 10 €/1 000 l sur ce poste par rapport à ceux du quart inférieur. Une partie des frais d’élevage (sanitaire, reproduction) est fortement impactée par l’organisation et les décisions de l’éleveur, en particulier les enregistrements au quotidien, la communication entre associés, le temps consacré à l’observation et la réactivité. »
(1) Exploitation dont la marge de sécurité est positive au maximum une année sur quatre.