« La conjoncture a peu évolué depuis le mois de juin », estime Benoît Rouyer, économiste au Cniel. Si la sécheresse sévit dans le nord et le centre de l’Europe, « il n’y a pas pour l’instant de données disponibles sur la période estivale qui permettent de mesurer l’impact de cette météo exceptionnelle sur la production laitière ».
Collecte soutenue en France
Dans l’Hexagone, les conditions climatiques ne semblent pas, pour l’heure, impacter la production laitière. « Les sondages hebdomadaires de collecte laitière établis par FranceAgriMer qui s’arrêtent à à la fin de juillet (voir ci-dessous) ne montrent pas d’évolution spectaculaire sur les dernières semaines, note Benoît Rouyer. La collecte française reste en légère progression par rapport à l’année précédente. »
Le prix du lait patine
À ce stade, les cours des produits laitiers ne s’affolent pas. « Le prix du beurre reste élevé, sans pour autant atteindre les sommets de l’année précédente, celui de la poudre de lait écrémé se maintient à un niveau très bas », indique le spécialiste.
Du côté de la paie de lait, les éleveurs français accusent en mai 2018 un sévère repli par rapport à 2017 (voir ci-dessous). Selon l’enquête mensuelle laitière de FranceAgriMer, le prix standard du lait de vache conventionnel était en mai dernier de 306 €/1 000 l, soit un recul de 17 € par rapport à l’an passé. Tous laits confondus (conventionnel, bio et AOP), cette différence est ramenée à 12 €/1 000 l.
Pour Benoît Rouyer, « la production laitière devrait néanmoins ralentir en Europe sur le second semestre et donc conforter une tendance plutôt à la hausse du prix du lait à ferme dans les mois à venir ».