Les membres de la section productions animales de l’Académie d’Agriculture de France ont réagi (lire leur point de vue) suite à la parution en avril dernier de l’avis de l’Anses relatif au « Bien-être animal : contexte, définition et évaluation ».

La définition proposée par l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation est la suivante : « Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal ». Or cette définition pourrait servir de base aux prochaines réflexions gouvernementales sur la condition animale. Il est donc important qu’elle fasse l’unanimité, ou au moins, qu’elle ne pénalise par les éleveurs…

Une concession explicite aux abolitionnistes

Les académiciens s’inquiètent des termes empruntés à la psychologie humaine (état mental positif, ressenti, attentes) : un « anthropomorphisme sous-jacent posera inévitablement problème aux éleveurs », alertent-ils, puisque l’animal sera pris « en tant qu’individu avec des motivations, des préférences et des attentes qui lui sont propres ».

« Cette définition ne risque-t-elle pas d’aboutir à un nouveau principe d’abstention ? L’élevage sera-t-il encore possible ? », craignent les rapporteurs qui réclament la prise en compte de l’approche des éleveurs. « Nous sommes persuadés que rien ne pourra être fait sans respecter les savoirs et sensibilités des hommes et des femmes qui travaillent dans les élevages et les abattoirs, dans des conditions parfois difficiles et au profit de la sécurité alimentaire de tous ». La définition devra donc évoluer.

Sophie Bergot