« Le blé tendre français figure parmi les prix les plus compétitifs sur le marché international. Toutefois, nous avons revu à la baisse de 150 000 t notre estimation d’exports de blé français vers les pays tiers pour 2021-2022 par rapport au mois dernier, à 9,1 Mt. Les acheteurs sont dissuadés par les prix extrêmement élevés, qui se situent depuis plusieurs semaines entre 380 $/t et 400 $/t, voire plus. Les gros importateurs ont déjà largement acheté les quantités disponibles. La demande internationale en fin de campagne est en baisse, sauf du côté du Maroc, qui subit une sécheresse sévère.

Nous sommes aussi dans une période charnière, avec de très fortes incertitudes sur les récoltes en Europe, en Ukraine, aux États-Unis et au Canada, du fait des conditions climatiques. Leurs niveaux pourraient jouer sur les prix.

L’incertitude sur la possibilité d’avoir des corridors de sortie des céréales d’Ukraine est un autre facteur qui joue. Des négociations sont en cours, mais elles n’aboutissent pas. La Russie souhaite en faire un levier pour la levée des sanctions qui la frappent. Même si l’on arrivait à un accord dans les jours qui viennent, il faudrait deux ou trois mois pour déminer les infrastructures et plusieurs semaines pour que cela ait un effet réel sur l’offre internationale. »