Le temps passant, vous avez du mal à vous souvenir de certains noms ? Il vous arrive d’oublier la tâche que vous avez commencée ? Mathieu Hainselin, neuropsychologue, spécialiste de la mémoire, nous livre quelques conseils pour entretenir celle-ci. « Nous utilisons entièrement notre cerveau, à chaque instant. Les connaissances y sont stockées dans différents endroits, et nous allons quérir des informations en permanence. Les neurosciences ont permis de mieux comprendre les chemins de la mémoire, comment ils se créent, comment nous pouvons les retrouver et les entretenir », observe-t-il.
Souvent débordé, il nous arrive d’exécuter plusieurs choses en même temps, et d’oublier ce que nous faisions. L’expert considère qu’il vaut « mieux éviter les actions qui se parasitent, et rester attentif en se limitant à une seule chose à la fois. »
Ainsi, se souvenir, c’est comme chercher un livre dans une bibliothèque. Il s’agit de s’efforcer de fouiller dans sa mémoire, plutôt que trouver la réponse sur internet avec son Smartphone, par exemple. Mathieu Hainselin propose cet exercice : « Il est possible de s’entraîner à la récupération espacée, une technique très payante pour intégrer des notions nouvelles, comme une langue étrangère. Vous lisez une phrase, attendez dix secondes et tâchez de la répéter. Si cela fonctionne bien, recommencez en espaçant de vingt secondes, etc. Quand vous ne vous souvenez plus, revenez au délai inférieur. »
Associer un geste à une information
Pour apprendre, il est indispensable d’être motivé et de s’exercer régulièrement. Il est aussi plus efficace d’associer l’information à un geste qui a du sens pour soi. C’est pourquoi les comédiens travaillent leur texte sur scène. L’expérience compte plus que le reste, et l’apprentissage est plus approfondi.
« S’il s’agit de mémoriser un manuel technique, imaginez-vous sur la machine, et mimez l’action. Vous pouvez également lire à voix haute, prendre des notes, réorganiser vos connaissances en rédigeant une synthèse ou encore en parler avec quelqu’un. » Plus on multiplie les façons de se souvenir, plus l’acquisition est solide, donc moins vulnérable au stress, à la fatigue, aux interférences. La mémorisation en action bénéficie à chacun quel que soit son type de mémoire dominant (visuel, kinesthésique, auditif, émotionnel).