Arrivé en France en 2004, le frelon asiatique a déjà colonisé une grande partie de la France, à l’exception de quelques départements du Nord et de l’Est. Du fait d’une climatologie qui lui a été favorable, le nuisible a continué son expansion cette année. Il a causé de nombreux accidents, parfois mortels, dans des régions où il était jusqu’alors discret, comme en Normandie. « Faute de pouvoir l’éradiquer, il faut apprendre à le connaître et à vivre avec », martèlent les fédérations régionales et départementales de défense contre les organismes nuisibles (Fredon ou FDGDON), lors des nombreuses réunions publiques.

Signaler les nids en mairie

Selon la Fredon de Normandie, les particuliers et les agriculteurs (non allergiques) peuvent agir eux-mêmes jusqu’à la fin du mois de juin pour détruire, à l’aérosol ou par prélèvement nocturne, les petits nids « primaires », pas plus gros qu’un bol. En été et en automne, les nids « secondaires », le plus souvent construits dans les arbres, prennent de l’ampleur. Ils dépassent parfois la taille d’un ballon de foot et atteignent un mètre d’envergure. À leur proximité, la menace peut être mortelle pour l’homme, même non allergique, en raison du risque élevé de piqûres multiples.

La Fredon préconise une distance de sécurité de 5 mètres devant ces refuges à frelons, et déconseille fortement d’intervenir. Le protocole prévoit un signalement en mairie. Cette dernière fera enregistrer le nid auprès de la Fredon (ou FGDON), qui dépêchera un prestataire habilité. Le coût de la destruction, souvent proche de 100 €, n’est malheureusement pas toujours pris en charge intégralement par les collectivités.

Élagage, bûcheronnage, taille de haies, récolte de fruits, chasse… Avant toutes ces pratiques, il est nécessaire de réaliser, en été et en automne, un repérage consciencieux d’éventuelles colonies, pour éviter que l’activité ne tourne au drame. « Les cas de piqûres multiples, de morsures au niveau du visage, des muqueuses (bouche…) nécessitent de consulter en urgence », prévient la MSA des Côtes-d’Armor.

Alexis Dufumier