«Faire la sieste n’est pas du temps perdu, on est plus efficace après ! », affirme Brice Faraut, chercheur au Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu, à Paris. Un repos de trente minutes suffit pour compenser une nuit un peu courte, et pour retrouver la forme pour le reste de la journée. « Cela permet de récupérer de la vigilance, de la précision, de la coordination dans les gestes, de la mémoire, et de réduire le stress. »

La sieste contribue aussi à protéger la santé. « Lorsque le manque de sommeil s’accumule au fil des années, il finit par favoriser l’apparition de maladies cardio-vasculaires, d’hypertension ou de diabète », note le chercheur. Mieux vaut donc ne pas sous-évaluer ses besoins en sommeil. « Ils sont de sept à huit heures par nuit pour la plupart des personnes. Les petits dormeurs qui se satisfont de six heures ne représentent que 7 à 8 % de la population. »

Choisir le bon moment

Au fil de la journée, il y a des fenêtres de sommeil toutes les deux heures. « Celle du début d’après-midi est plus marquée. C’est un bon moment pour faire la sieste. » Pour bien se reposer, la position allongée reste la meilleure. L’endormissement sera plus rapide si l’heure de la sieste est régulière.

« Mieux vaut choisir une pièce fraîche et calme, fermer les volets et ne pas oublier de couper son téléphone », conseille le spécialiste. Plus la durée est courte, plus le réveil est facile. « Quand les journées de travail sont chargées, une sieste de dix minutes suffit à retrouver de la vigilance, même si le sommeil n’est pas profond. » Les personnes souffrant d’insomnies profiteront, elles aussi, des bienfaits de cette pause, « à condition de ne pas la faire en fin d’après-midi. »

Frédérique Ehrhard