Basée sur la compréhension et la prise en compte des besoins de chacun, la communication non violente (CNV) s’applique dans la vie de tous les jours. Richard Ziadé, psychothérapeute et directeur pédagogique au sein de l’association Jean Cotxet, auprès de jeunes en difficulté, en région parisienne, prône la CNV « ordinaire ». Il donne des exemples précis pour créer du lien, en restaurant de la continuité dans les relations. « Le matin, devant l’école, évitez de dire à votre jeune enfant juste “bonne journée”, mais précisez-lui qui viendra le chercher et quand vous le retrouverez », explique-t-il.
Au retour de la classe, si l’enfant ne veut pas relater sa journée, Richard Ziadé conseille d’être compréhensif et patient. « Tant pis, ce n’est pas grave, ce n’est pas son moment, poursuit-il. Il ne faut pas chercher à être intrusif. Il parlera plus tard, dans plusieurs jours parfois, ou pas du tout. Communiquer, ce n’est pas tout révéler. »
Miser sur la sincérité
Côté adultes, nous ne sommes pas non plus tenus de tout raconter à notre progéniture. « Chacun a le droit et/ou a besoin d’avoir des secrets, de conserver un territoire d’intimité », souligne le psychothérapeute. Mais si votre fils ou fille souffrent de ce tabou qui l’empêche de penser et de bien grandir, il convient d’être « sincère avec lui et de lui confirmer qu’il existe bien un secret de famille, par exemple, mais qu’on ne souhaite pas en parler avec lui pour le moment, et en expliquer les raisons ».
Par ailleurs, l’enfant est capable de comprendre beaucoup de choses. « Il n’est ni aveugle, ni sourd », ajoute Richard Ziadé. Il peut, notamment, être témoin d’échanges entre adultes. Lui parler de ses difficultés économiques, d’une maladie, d’un deuil ou d’une séparation, et mettre des mots sur des choses qu’il a pu ressentir, permettra de « lui éviter d’avoir peur ou de fantasmer des situations », estime le psychothérapeute.
Dans sa relation à l’autre, pour renforcer le lien de confiance, le professionnel conseille de miser sur la sincérité – penser vraiment ce qu’on dit et le dire de façon recevable par son interlocuteur – plutôt que sur la franchise – dire tout ce qu’on pense, sans filtre ni prise en compte de celui-ci.