« La crise des matières premières sévit depuis plus d’un an, amplifiée par le conflit russo-ukrainien.

L’Ipampa lait de vache, qui suit le prix d’achat des intrants dans les élevages, a augmenté de plus de 13 % sur un an, en février. Les coûts de production du lait sont donc appelés à progresser cette année. Pour se donner une idée plus précise des hausses attendues, nous avons exploré deux hypothèses : soit les prix des intrants reviennent rapidement aux niveaux d’avant-guerre (hypothèse basse), soit les prix se stabilisent au niveau de mars 2022 (haute).

Appliqués aux postes de charges relatives aux aliments achetés, aux carburants et aux engrais, et projetés sur 133 exploitations de plaine du réseau Inosys, ces scénarios laissent entrevoir des hausses de coûts de production allant de + 15 à + 61 €/1 000 l entre 2021 et 2022.

Les 133 exploitations produisent en moyenne 346 000 l de lait par UMO à l’année. L’hypothèse haute conduirait donc à une facture additionnelle de plus de 20 000 € par UMO en 2022. Il y a une très forte sensibilité des élevages aux prix des matières premières. La hausse du prix du lait ne compense pas tout. À court terme, il faut rééquilibrer la balance entre produits et charges. Cela en révisant les prix négociés en début d’année (lait et produits laitiers) et en ajustant les charges en jouant sur les pratiques et éventuellement les volumes. À plus long terme, il serait nécessaire de retravailler les contrats laitiers pour mieux protéger les éleveurs face à la volatilité des marchés. »