Léa, 4 ans, déplace des pinces à linge. Desserrer, replacer, serrer... les petites mains sont encore malhabiles. Mais cet exercice avec du matériel tout simple est typique de cette école qui l’est moins. « La main est le second cerveau. Manipuler est la première étape vers l’apprentissage de l’écriture et favorise la concentration, explique Olivia Bianconi, enseignante depuis douze ans, à l’origine de la création de cette école dite Montessori. Celle-ci a ouvert, dans l’ancienne maternelle de Hunting, une commune rurale du nord de la Moselle. Elle accueille 11 petits en maternelle, 10 en CP-CE1-CE2. Des enfants d’origines sociales diverses, parfois en difficulté d’attention, de discipline, ou dont les parents optent pour cet enseignement différent. Comme ceux de Jean, 7 ans, démunis face à un blocage dans une structure « classique ».

« En fin de CP, Jean ne savait ni lire, ni écrire, expliquent-ils. Depuis qu’il est ici, il est beaucoup plus épanoui, et il parle, enfin, de ce qu’il fait à l’école ! »

Maria Montessori, née en 1892, était la première femme médecin en Italie. C’est en développant un enseignement pour les enfants défavorisés à Rome qu’elle élabore cette pédagogie.

« Nous sommes soumis aux mêmes programmes que les autres établissements, souligne Olivia. Les enfants doivent acquérir un socle commun de compétences.

Un cadre bien établi

Les objectifs sont les mêmes mais les moyens sont différents : la manipulation, l’approche sensorielle, la culture et la découverte du monde sont privilégiées. Le rythme d’apprentissage est davantage respecté, mais dans un cadre bien établi. Il ne faut pas croire que l’enseignement est laxiste. »

L’école est privée et paye un loyer à la commune. Le coût pour les parents est fonction des revenus et varie entre 250 et 430 € par mois.

Dominique Péronne