Quand l’autisme de leur fils, aujourd’hui âgé de onze ans, a été diagnostiqué, les parents d’Adam ont pris la mesure des difficultés d’accès, pour les enfants atteints de cet handicap, à l’éducation, au sport et à la culture. « Les portes se ferment. Tout est compliqué. Les familles s’isolent », explique Fouzia Bruzzi, la maman. Sans compter le budget que cela représente, loin d’être compensé par les aides de la MDPH (1). Entre l’embauche d’un éducateur pour accompagner l’enfant à l’école et les visites chez des médecins spécialisés, il faut compter environ 3 000 euros par mois, « sachant que très souvent l’un des parents arrête de travailler », souligne-t-elle.

En 2014, Fouzia et son mari Stéphane ouvrent, au sein de leur propre maison, un local d’accueil destiné à recevoir six enfants, dont le leur, avec leurs éducateurs et une équipe de professionnels à temps partiel (psychologue, psychomotricien et orthophoniste). Ils créent l’association Ecolalies.

Agrément de leur association

Après deux ans d’expertise et l’appui du DLA (1), leur structure obtient, en septembre 2017, l’agrément pour « service d’éducation spécialisée et de soins à domicile », Sessad. « Il ne s’agit pas d’une expérimentation. Nous ne faisons qu’appliquer les recommandations de la Haute Autorité de santé, qui datent de 2012 », lâche Fouzia. Cette reconnaissance leur permet de bénéficier de trente  heures de prise en charge par semaine. Les enfants débutent leur journée dans l’école de quartier avec leur éducateur, avant de rejoindre l’équipe pluridisciplinaire l’après-midi, pour des activités « sur mesure ».

Pour cette maman, inclure des enfants autistes dans les écoles est primordial : « Adam est aujourd’hui en CM2, alors que l’entrée au CP nous paraissait comme l’Everest, à l’époque. » L’association devrait rejoindre prochainement des locaux plus vastes à Ris-Orangis, afin d’accueillir six enfants et toute l’équipe pédagogique.

Pauline Bourdois

(1) Maison départementale des personnes handicapées.

(2) Dispositif local d’accompagnement. Le DLA permet aux associations et entreprises solidaires de bénéficier de l’expertise d’un consultant. Mis en place par l’État, la Caisse des dépôts, les collectivités locales, le DLA soutient les associations et les entreprises solidaires dans leurs stratégies de développement de projets, de consolidation financière et de pérennisation de leurs emplois.