Tensions. « Le conflit va fortement ralentir les échanges de produits laitiers avec la zone de la mer Noire, notamment avec l’Union européenne (UE) », estime l’Institut de l’élevage (Idele). Mais les flux sont relativement « modestes ». En 2021, l’Ukraine et la Russie concentraient moins de 3 % des envois laitiers européens (en valeur).
Les importations ukrainiennes, essentiellement constituées de fromages, ont progressé entre 2015 et 2021 mais restent faibles(127 000 t tous produits). L’UE est son principal fournisseur. L’accord de libre-échange signé entre les deux parties, ratifié en 2017, a stimulé les échanges.
Les exportations laitières ukrainiennes, en premier lieu des ingrédients secs, sont en baisse (103 000 t en 2021), en raison de l’embargo russe initié en 2014 et du déclin de la collecte nationale. Les gros clients de l’Ukraine étaient le Kazakhstan, et l’UE en 2020. Avant l’embargo, « le marché russe absorbait près de 70 % des exportations de produits laitiers de l’Ukraine ».
Le solde commercial laitier ukrainien est devenu négatif en 2020 (- 99 millions d’euros).
De son côté, la Russie est « un importateur majeur de produits laitiers : le deuxième au monde en volume et en valeur, mais loin derrière la Chine ».
Les achats russes, en majorité des fromages, ont particulièrement reculé depuis l’annexion de la Crimée (767 000 t en 2021). La Biélorussie est, de loin, son principal fournisseur. Les envois européens vers la Russie n’ont pas tout à fait cessé après 2014, en dépit des sanctions économiques, mais les flux restent anecdotiques. Le recul des importations russes est partiellement compensé par la progression de la production de lait locale depuis 2015, par le biais de « grandes sociétés laitières. » « Les exportations [laitières russes] demeurent secondaires à destination des pays voisins de l’ex-CEI (1) », relève l’Idele.
Retombées indirectes
« Autant les perturbations directes du commerce de produits animaux de l’UE resteront modestes, autant les principaux impacts sont indirects, liés à la flambée des marchés des grains, des engrais et de l’énergie, qui sont et resteront majeurs pour l’année qui vient », avertit l’Idele.
Le conflit pourrait également jouer sur les flux de bovins reproducteurs lait et viande. L’UE a exporté autour de 60 000 têtes par an vers l’Ukraine et la Russie entre 2018 et 2020. Les exportations européennes de semences bovines vers cette région du monde sont très variables, mais tendaient à se développer.
(1) Communauté des États indépendants.