«Quel choc émotionnel de voir de ses propres yeux, dans son pays d’origine, la race que vous aimez de manière inconditionnelle ! Le projet de participer à un voyage organisé en France, à l’occasion du congrès de la Fédération internationale salers, nous a immédiatement emballés. L’opportunité de découvrir la race que nous élevons dans son berceau était une chance fabuleuse. Pour un éleveur, traverser l’océan Atlantique pour aller voir des vaches, c’est une grande excitation ! Au terme de ce séjour, je peux affirmer que la réalité a dépassé tout ce que nous avions pu imaginer.

Le Cantal et son relief nous ont rappelé nos propres montagnes. Plusieurs visites d’élevages ont permis de voir les troupeaux, de discuter avec les éleveurs et de découvrir les systèmes d’élevage français. Ces vaches rouges avec leurs cornes magnifiques, paisiblement accompagnées de leurs veaux, m’ont ému aux larmes.

Une passion partagée

Les premières salers sont arrivées dans mon ranch en 1997, en provenance du Colorado. Cette race m’a plu pour sa rusticité. Au début, mon père, qui ne jurait que par les herefords et les angus, voyait cela d’un mauvais œil. Mais la facilité des premiers vêlages a suffi pour le convaincre ! Nous élevons, sur 2 000 hectares, 300 vaches pur sang sans cornes et 70 croisées. Notre ferme est située près de Chihuahua, à 2 000 mètres d’altitude.

Un éleveur, quel que soit son pays, sélectionne son troupeau pour obtenir “la vache idéale”. C’est une passion facile à partager, car nous parlons tous le même langage. Nous nous sommes rendus à la station d’évaluation de la race à Salers et au Sommet de l’élevage, où se déroulait le concours national de la race. Quatre cents animaux parmi l’élite réunis sous un même chapiteau, cela donnait des frissons ! Lors des défilés dans un Zénith qui accueille habituellement des concerts, vaches et taureaux ont témoigné de leur noblesse naturelle. Ces trois jours de concours ont été riches d’échanges pleins d’enthousiasme et de passion partagée.

Notre proposition d’organiser le prochain congrès international en 2021 au Mexique a été validée avant notre départ. Nous repartons comblés par cette perspective et portés par tout ce que nous avons vu en France. »

Propos recueillis par Monique Roque-Marmeys