« Sur Euronext, le colza a gagné 31 % en quatre mois (de novembre 2020 à mars 2021), avec une accélération haussière en ce début d’année, rattrapant le retard pris sur les autres oléagineux. La culture reste pour le moment compétitive, et flirte avec les 500 €/t en ce début mars, du jamais vu depuis septembre 2012. Cette hausse est logique au vu de ses fondamentaux. En effet, la production européenne est en baisse depuis deux ans (17 millions de tonnes en moyenne) en lien avec la réduction des surfaces, ce qui entraîne un niveau d’importation plus important qu’historiquement (6 Mt contre 3-4 Mt). La disponibilité des principaux fournisseurs de l’Europe fait quant à elle défaut. En Ukraine, la production est en baisse, alors qu’au Canada, des interrogations existent sur le marché du canola entre les besoins locaux pour la trituration et la demande chinoise.
Au-delà du colza, c’est tout le complexe oléagineux qui se trouve en situation haussière, entraînant la culture dans son sillage. L’huile de palme retrouve les niveaux de février 2011 en Malaisie. La graine de soja est aussi en hausse, avec des stocks américains qui s’épuisent pour alimenter la Chine et des récoltes brésiliennes retardées par le climat. Cette tension est partie pour durer pendant la nouvelle campagne : la France passerait sous le 1 million d’hectares selon les prévisions d’Agritel, ce qui nécessiterait pour le pays, mais aussi pour l’Europe, des niveaux d’importation importants. »