Cinéaste, plasticienne et photographe Agnès Varda et JR, photographe plasticien, sillonnent les routes de France à bord d’une drôle de camionnette. À l’intérieur, des anonymes sont photographiés et un tirage géant de leur portrait est imprimé, puis collé sur des façades. De ces rencontres, le duo improbable – une octogénaire légendaire et un fringant trentenaire – a fait un film : « Visages, villages ». Dans un coron du Nord, ils conversent avec la dernière femme à vivre dans une rue abandonnée. Elle est émue aux larmes de voir sa maison décorée par son visage en noir et blanc. Un céréalier leur montre son tracteur « truffé d’informatique » et sa grange dont l’immense bardage de bois va servir de support. L’agriculteur leur parle d’outillage, de son métier, aussi de solitude. Dans des villages du Vaucluse, ils rencontrent un facteur qui peint des tableaux, une serveuse et un carillonneur. Ils rendent visite à des éleveurs caprins, à des femmes de dockers du Havre, à des ouvriers d’une usine chimique. « L’art est fait pour surprendre », dit l’un d’eux en découvrant l’une des fresques.
Sorti en salles le 28 juin, le film a obtenu Œil d’or du meilleur documentaire à Cannes.