l’Arabie saoudite a annoncé, le 9 août, un assouplissement du cahier des charges en matière d’importation de blé tendre. Elle autorise ainsi, pour ses prochains appels d’offres, un taux de « bug damage » (dommages causés par les insectes) de 0,5 %, contre 0 % actuellement. Cela revient à ouvrir son marché au blé d’origine mer Noire, notamment en provenance de Russie, jusqu’alors exclu par la réglementation.
Selon le cabinet Tallage, cette mesure apparaît « hautement politique », car elle se succède à des accords conclus sur le pétrole. « Elle a affolé les marchés européens, puisqu’elle va induire une plus forte concurrence sur une destination qui était encore une “chasse presque gardée” de l’Union européenne », précise-t-il. En effet, l’Arabie saoudite se fournit principalement auprès de l’Allemagne, la Pologne et les pays baltes.
Report sur les marchésfrançais traditionnels
La France n’arrive qu’en cinquième position parmi les exportateurs de l’UE vers l’Arabie saoudite. Mais les flux européens pourraient s’en voir modifiés, et influencer les exportations hexagonales par ricochet. « L’Allemagne, par exemple, devra se reporter sur d’autres marchés pour lesquels elle répond aux spécifications, notamment la Tunisie, le Maroc et l’Algérie, clients historiques des blés français », indique FranceAgriMer.
Tallage précise que le disponible exportable russe est en cours de révision à la baisse, et que ces blés ne sont actuellement pas bon marché par rapport aux productions baltes ou allemandes. « Cette situation devrait limiter à court terme l’appétit saoudien pour cette nouvelle origine permise. À plus long terme, en revanche, cela constituera un élément de pression sur le prix des blés européens. »