Mutation à défaut d’expansion. Le cheptel ovin laitier, qui atteignait 1,6 million d’agnelles et brebis en novembre dernier d’après l’Institut de l’élevage (Idele), reste stable depuis plus de vingt ans.

Malgré tout, la collecte a connu un record historique lors de la campagne 2017-2018, avec une hausse de l’ordre de 2 % par rapport à l’année précédente, située en dehors des trois interprofessions historiques liées aux appellations Brousse, Roquefort et Ossau-Iraty. Les données de l’Agreste rapportent néanmoins une chute de la production de 4 % sur les quatre premiers mois de 2019, pouvant s’expliquer par une année climatique désavantageuse. « A ce jour, l’ensemble des opérateurs ne remontent pas leurs données en termes de collecte, cheptel, fabrication et prix du lait, ce qui peut biaiser les résultats, nuance Benoît Baron de l’Idele. La création de l’interprofession France Brebis Laitière devrait aider à une meilleure lecture de la filière. »

En 2018, les producteurs occitans ont touché 955 €/1 000 litres (teneurs réelles), contre plus de 1 065 €/1 000 litres pour les éleveurs basés dans les Pyrénées-Atlantiques, d’après les chiffres recensés par la Draaf.

Succès du lait alternatif

À l’image du lait non-AOP, le lait biologique gagne lui aussi du terrain. Fin 2018, 9 % du cheptel était conduit en agriculture biologique dans 500 exploitations. C’est 20 % de plus qu’en 2017, souligne l’Idele dans sa synthèse annuelle.

De son côté, l’ultra-frais brebis a enregistré une hausse des ventes en grandes surfaces de 12 % en 2018, selon le panel IRI. Sur cette même année, le réseau Kantar Worldpanel estime qu’un quart des ménages français achètent au moins un produit ultra-frais à base de lait de brebis chaque année, et ce sont quasiment les trois quarts qui sont concernés lorsqu’il s’agit du fromage. « La pâte fraîche, type fromage pour salade, et la pâte pressée non cuite sont les secteurs les plus dynamiques », ajoute Benoît Baron. Alexandra Courty