C’est à croire que tous les éléments se déchaînent contre la féverole ! Au cours des dernières campagnes, les incidents climatiques (sécheresse, précipitations…) n’ont cessé d’impacter les rendements. D’un peu plus de 45 q/ha en 2012-2013, la moyenne nationale a chuté à 25,4 q/ha en 2016-2017 (source : FranceAgriMer).

Autre point négatif, le traitement en végétation contre la bruche est désormais moins efficace, la réglementation limitant le nombre d’applications.

Les surfaces sont donc à la baisse. Et les pluies de ce début d’année ne font qu’empirer les choses. En effet, la féverole (dont environ 15 % sont implantées en hiver) n’a pas pu être semée partout dans les temps. Si donner des estimations reste compliqué, Terres Univia s’attend à une baisse des emblavements. Quant à la nouvelle interdiction de pulvériser les surfaces d’intérêt écologique (SIE), elle n’améliore pas la situation.

Une qualité visuelle insuffisante

Ces dernières années, la qualité des grains (tachés et/ou bruchés) n’a souvent pas suffi à satisfaire le débouché égyptien (alimentation humaine), devenu quasiment inexistant. Pourtant, il s’agissait d’un marché rémunérateur pour les agriculteurs avec un différentiel proche de 30 €/t. De 246 000 t en 2010-2011, il est tombé à 6 000 t en 2016-2017. Pour la campagne en cours, un peu plus de 8 000 t ont été expédiées en une seule fois.

Même si les volumes ne sont pas comparables, ni les prix d’ailleurs, l’expédition vers la Norvège a parallèlement progressé. En effet, ce marché pour l’alimentation des saumons n’a pas d’exigences particulières de qualité. Les graines sont décortiquées à Rouen, ce que les autres pays ne pratiquent pas. L’interprofession prévoit 60 000 à 65 000 t (comparé aux 55 600 t de 2016-2017).

Céline Fricotté