Lors de la dernière Coupe de France de parachutisme, en juin à Nancy, l’équipe de Guénael Le Moing, du club de Lorient, a terminé cinquième sur onze. En individuel, Guénael s’est classé vingt-deuxième sur soixante-cinq. Ce sport est devenu une véritable passion pour cet éleveur de porc de cinquante-huit ans. Il l’a découvert au service militaire. « Je transportais les “paras” lors des exercices et il m’est arrivé de les accompagner jusque dans l’avion », raconte l’agriculteur. Des années plus tard, installé en production porcine à Kervignac, dans le Morbihan, Guénael assiste en famille à une compétition. « La semaine suivante, je participais à mon premier stage de formation », poursuit-il. Et cela fait vingt-cinq ans qu’il saute.
Au fil du temps, il décroche ses brevets. Entrepreneur dans l’âme, il se lance dans la compétition et se spécialise dans le saut de précision. Cette discipline consiste à atterrir dans un cercle, en posant le talon sur une cible de la largeur d’une pièce de 1 €, après avoir été largué à plus de 1 000 m d’altitude. Depuis une dizaine d’années, Guénael la pratique en compétition en équipe de cinq. Chaque année, il participe à une dizaine de championnats partout en France. « Heureusement, je peux compter sur ma salariée pour me remplacer sur l’exploitation », souligne-t-il. De mars à novembre, dès qu’il peut se libérer, il va s’entraîner à Lorient ou à Vannes, en centre école.
Un loisir exigeant
« Comme dans tous les sports extrêmes, les sensations sont tellement fortes ! On devient très vite addict », reconnaît le sportif, qui comptabilise plus de 1 300 sauts à son actif. Le parachutisme lui permet aussi de changer d’air. « Résultats de l’équipe, conditions météo, gestes techniques…, entre nous, on parle parachutisme, mais jamais de nos métiers respectifs », confie celui qui préside le club Lorient parachutisme depuis quatre ans. Sa spécialité lui permet de faire des démonstrations, ce qu’il apprécie particulièrement (lire l’encadré).
Ce sport, qui exige beaucoup de professionnalisme et ne supporte pas l’erreur, porte de nombreuses valeurs : le respect de soi, de ses partenaires, du matériel, des organisateurs. Guénael retrouve le même état d’esprit dans son métier que dans ce sport de compétition : « Ce n’est pas parce que l’on est mal classé ou que la conjoncture est mauvaise que l’on doit baisser les bras ! »