Les services de la Commission ont publié une analyse sur la performance économique de l’agriculture européenne. Plus précisément, ils tentent de cerner si l’usage qui est fait de la Pac actuelle, dans les États membres, a permis de renforcer cette performance et d’améliorer la productivité des exploitations agricoles.
Si la productivité du capital a repris un peu de couleur depuis 2015, elle ne retrouve pas le niveau des années 2000. Quant à la productivité globale des fermes européennes, elle est surtout le fait de la baisse du nombre d’exploitants et de la restructuration liée. Cette évolution est beaucoup plus marquée dans les 13 États membres de l’est que dans l’ouest de l’UE, qui marque le pas. La valeur ajoutée par unité de travail connaît une évolution très contrastée selon les secteurs. Elle dégringole année après année depuis 2012 pour les grandes cultures et peine à retrouver un souffle depuis 2017 pour le lait et la viande. Les secteurs vins, fruits et productions granivores ont, eux, maintenu une croissance constante depuis plus d’une décennie.
Un point intéressant relevé par l’étude est la très forte corrélation entre investissements et croissance des revenus des exploitations. Les agriculteurs ayant reçu un soutien Pac pour investir connaissent une croissance de revenus supérieure au groupe témoin. Mais ils sont peu nombreux. Sur la période 2014-2020, seuls 2,5 % des agriculteurs auront eu accès à une aide à l’investissement. De quoi faire réfléchir les décideurs politiques à l’aune d’une nouvelle Pac, alors qu’il est attendu des agriculteurs des actions renforcées en matière de durabilité, pour continuer à produire en quantité et qualité des produits alimentaires et participer à une économie neutre en carbone. Beaucoup de choses à la fois, voire un défi quasi hors d’atteinte si la future Pac n’affiche pas comme priorité des investissements de double performance dans les fermes.