«La production mondiale 2019 devrait baisser de 2,3 Mt (- 3 %) par rapport à 2018, pour atteindre 57,5 Mt. C’est moins que la consommation globale, qui devrait se maintenir à 58,3 Mt », expliquait Yannick Carel, ingénieur chez Arvalis, lors de la réunion nationale de la filière sorgho, le 24 janvier, à Baziège (Haute-Garonne). Ce recul est principalement dû à une chute de l’assolement de 2 Mha aux États-Unis, faisant passer la collecte de 10,2 Mt en moyenne à 8,7 Mt, mais aussi à la sécheresse, qui a entraîné en Australie une perte de 0,8 Mt. Le débouché alimentation animale (20 Mt) est en recul pour la cinquième année consécutive, mais la transformation pour l’alimentation humaine (30 Mt) et industrielle (7 Mt) reste stable, si bien que les stocks mondiaux devraient se réduire à 4,5 Mt, un niveau assez bas.
Les États-Unis sont le plus gros exportateur, historiquement vers la Chine. Mais cette dernière ayant relevé ses taxes douanières sur le sorgho américain et la peste porcine freinant ses besoins en céréales, elle a divisé ses importations par deux par rapport à 2017-2018 et par dix si l’on se réfère à la campagne précédente. Les Américains ont reporté une partie de leurs exportations (0,7 Mt) vers l’UE, quasi exclusivement vers l’Espagne, qui a aussi absorbé le sorgho intra-européen. Cette dernière a augmenté sa production de porcs pour approvisionner la Chine, tout en ajustant à la hausse la part du sorgho (passant de 1 à 3 %) dans son alimentation animale.
La France en tête
De son côté, l’Europe enregistre une progression de 40 % de ses surfaces en cinq ans, pour atteindre près de 200 000 ha en 2019. En tête, la France gagne 22 000 ha par rapport à 2018 (85 400 ha au total). L’UE a battu son record de production de 2014, en dépassant le million de tonnes. Dans l’Hexagone, la collecte devrait approcher 280 000 t en 2019. « L’objectif est d’exporter 212 000 t pour stabiliser nos stocks, note Yannick Carel. Le développement du débouché alimentation animale pourra équilibrer le bilan. »