«Que de temps perdu ! » Tel fut le leitmotiv des sénateurs lors des débats dans l’Hémicycle, le 29 juin, sur la loi relevant le minimum de pension de retraite agricole de 75 à 85 % du Smic net, soit 1 025 euros par mois (pour une carrière complète de chef d’exploitation). Deux ans après avoir fait l’objet d’un vote bloqué du gouvernement, ce texte revenait enfin devant les élus, qui l’ont adopté à l’unanimité et sans modification, pour ne pas compromettre sa mise en œuvre. Soulignant une avancée très attendue par le monde agricole, les bancs de l’opposition n’ont toutefois pas ménagé leurs critiques, regrettant que le texte d’origine, porté par le député André Chassaigne, ait été édulcoré par la majorité.
Que de temps encore à attendre
Premier point de désaccord : la mesure « d’écrêtement », qui exclut du dispositif environ 100 000 agriculteurs pluriactifs dont l’ensemble des retraites cumulées, et pas seulement la partie agricole, dépasse le seuil de 85 % du Smic. Autre reproche : le décalage d’un an de l’entrée en vigueur de la mesure, la reportant au 1er janvier 2022 « au plus tard ». Refusant de trahir « les agriculteurs avec de fausses promesses », le secrétaire d’État aux Retraites a assuré que, si cette mise en œuvre était possible dès 2021, elle se ferait pour les futurs mais aussi pour les actuels retraités.