La production d’aliments pour les animaux élevés en agriculture biologique affiche des croissances records, en doublant presque tous les ans depuis trois ans. Elle progresse à nouveau de 19 % en volume durant le premier trimestre de 2018, d’après Coop de France Nutrition animale, qui tenait sa convention le 7 novembre dernier à Paris. Toutes espèces confondues, les fabrications d’aliments bio devraient ainsi dépasser 400 000 à 450 000 tonnes en 2018, sur 20,7 millions de tonnes prévues pour l’ensemble de la nutrition animale industrielle (+ 0,2 % par rapport à 2017). Un chiffre qui régresse ou stagne depuis plusieurs années.
Matières premières
Fabriquer 450 000 tonnes d’aliments finis nécessite, a minima, 450 000 tonnes de matières premières. Un vrai défi, qui est encore plus difficile à relever lorsque les cahiers des charges exigent des matières premières bio 100 % françaises. C’est le cas de Biolait, premier collecteur de lait bio en France, ou de Carrefour.
Pour le seul soja, matière protéique de référence, les disponibilités sont insuffisantes, la nutrition humaine sollicitant également cette ressource. Si le soja bio représente environ 20 % de la production française, le recours aux importations, notamment en provenance du Togo, est incontournable. Selon le Céréopa (1), le soja bio français ne couvre que 6 % des besoins en matière azotée des fabricants d’aliments, qui s’approvisionnent également en tourteaux de colza et de tournesol auprès des triturateurs français. Toutefois, l’origine France des graines n’est pas toujours garantie par ces derniers. Il en est de même pour le son de blé. Les meuniers ne distinguent pas toutes les origines, et il reste difficile de s’approvisionner à un prix raisonnable toute l’année en origine France.
(1) Centre d’étude et de recherche sur l’économie et l’organisation des productions animales.