La composition de la Commission européenne pour la période 2019-2024 est l’activité institutionnelle de l’été. Les États ont jusqu’au 26 août pour désigner leurs candidats. La plupart l’ont déjà fait. Le Royaume-Uni a, lui, refusé d’en désigner un, l’objectif étant de quitter l’UE d’ici à la fin du mois d’octobre. Dans ce cadre, Ursula von der Leyen, présidente nouvellement élue, fait le tour des principales capitales pour rencontrer les chefs d’État et les candidats commissaires.
Si tout se passe comme prévu, la Commission entrera en fonction à partir du 1er novembre. Avec cette équipe, la présidente veut « rééquilibrer l’UE, rééquilibrer l’est et l’ouest, le sud et le nord, les petits et les grands pays, les pays jeunes et les plus âgés », et avoir une parité hommes et femmes. Sur ce point, si elle a demandé à tous les états de proposer un candidat masculin et un candidat féminin. La plupart ont refusé et n’en ont présenté qu’un seul. La Commission Juncker était composée de commissaires affiliés aux groupes PPE, PSE et ADLE. La Commission von der Leyen sera plus diverse, avec la réapparition probable de l’ECR (entre la droite modérée PPE et l’extrême droite Identité et démocratie – ID) et la première apparition du groupe les Verts et du groupe ID. Le poids politique du PPE sera moindre, avec neuf commissaires, contre quatorze précédemment, soit autant que les socialistes et quatre de plus que les libéraux (Renew Europe). Les commissaires désignés passeront leurs « grands oraux » à partir de fin septembre devant le Parlement. Compte tenu des tensions entre groupes politiques, l’enjeu est réel pour les candidats d’extrême droite et ceux venant de la Hongrie et de la Pologne. Les avis négatifs de commissions parlementaires ont poussé, par le passé, les candidats à se retirer.
En ce qui concerne l’agriculture, l’Irlandais Phil Hogan est à nouveau candidat, sans cacher son intérêt pour les dossiers « commerce ». Son maintien au poste agricole n’enthousiasme pas dans son pays. Le bagage des autres candidats semble mince, sauf celui de la Bulgare Maryia Gabriel, dont l’intérêt pour l’agriculture semble fondé. La France a, quant à elle, choisi de discuter avec Ursula von der Leyen le profil de portefeuille et le nom qui sera proposé, afin de négocier sa place dans le futur exécutif dans les meilleures conditions. Les dossiers « économie - commerce » ou « climat » sont évoqués.