Interpeller les parlementaires, tel est le mot d’ordre des militants antipesticides. Delphine Batho, députée et présidente de l’association Génération écologie, organise des « collectifs citoyens » et des réunions publiques en France pour faire pencher la balance. Dans le même temps, trente et une organisations demandent aux parlementaires, via une lettre ouverte, de s’opposer à « ce nouveau recul en matière de transition écologique et sociale ». Elles affirment que ces insecticides « ont des effets délétères avérés inacceptables sur les insectes pollinisateurs et la biodiversité », que des alternatives existent et que sept Français sur dix sont opposés à cette dérogation.
Arrêté explicite
Par ailleurs, plusieurs ONG se sont alarmées sur le fait que le projet de texte n’indique pas clairement que la dérogation n’est valable que pour la betterave. Elles estiment que cela pourrait ouvrir la porte à des usages sur d’autres cultures. Selon une source gouvernementale, l’exception betteravière sera explicitement mentionnée dans l’arrêté de dérogation, bien qu’elle ne soit effectivement pas inscrite dans le projet de loi. Dans cet arrêté figureront également les conditions précises de dérogation, notamment le délai d’interdiction d’implantation de cultures mellifères à la suite d’une betterave. Elles seront définies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), qui a été saisie sur le sujet. H. Parisot
et R. d’Hardivilliers