Selon les perspectives du Fonds monétaire international (FMI), la croissance mondiale devrait accélérer à 3,6 % en 2018, contre 3,5 % en 2017 et 3,1 % en 2016. Cette accélération est principalement due à la croissance des pays émergents et notamment de la Chine, prévue à 6,6 % cette année (contre 1,7 % pour la zone euro). « C’est une bonne nouvelle, cela signifie que la capacité de pouvoir d’achat d’une grande partie de la population mondiale augmente », décrypte Louis Verhaeghe, directeur d’ODA Agri.

Déficit en céréales

Depuis dix ans, la consommation en blé, orges et maïs en Asie a augmenté de 182 millions de tonnes (Mt), pour arriver à 625 Mt. En Afrique subsaharienne, la consommation est passée de 63 à 96 Mt, soit une augmentation de 50 %. « Avec l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, ces régions sont les principales zones de déficit en céréales dans le monde », poursuit Louis Verhaeghe. L’Indonésie est ainsi devenue le deuxième pays importateur de blé après l’Égypte. « La consommation mondiale ne cesse d’augmenter, puisqu’elle est corrélée à la démographie. En cette période de prix bas, la production n’augmente pas beaucoup alors que la consommation augmente… Une situation qui devrait intéresser les vendeurs », note le spécialiste.

Cette année, le ratio stock sur consommation hors Chine (qui totalise 50 % du stock mondial de blé) se rapproche des niveaux de 2012, 2007 ou encore 2003, donc il se révèle plutôt favorable à une revalorisation des prix. Pour l’assolement 2017-2018, ODA conseille aux agriculteurs d’augmenter leurs surfaces de blé et de privilégier les blés de force ou de qualité.

Adèle Magnard