Quel est l’état d’avancement du plan pollinisateur ?

Nous avons l’intention de présenter le plan pollinisateurs, intégrant le nouvel arrêté abeilles, d’ici la fin du mois de juin. Le contexte du gel a retardé la finalisation de nos travaux, mais l’état d’esprit est clair : le gouvernement ne forcera pas les agriculteurs à travailler de nuit lorsqu’ils doivent épandre, même si certains le font déjà. En revanche, un compromis doit être trouvé pour limiter l’exposition des abeilles, notamment en reportant la plupart des traitements en fin d’après-midi, lorsque leur activité commence à diminuer.

Vous avez signé l’appel des « Coquelicots » pour l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en septembre 2020 : quel était l’objectif ?

Leur texte, qui était une pétition de principe, disait qu’il fallait qu’on soit capables de s’en passer à long terme. Au fond, je suis d’accord. Pour réduire les usages, la bonne méthode est celle que l’on a appliquée pour le glyphosate : chercher les alternatives techniquement et économiquement acceptables, puis restreindre les usages au fur et à mesure qu’on les trouve. Il faut généraliser cette méthode à tous les pesticides, y compris au niveau européen.

La loi climat rendrait possible la mise en place d’une taxe sur les engrais azotés : le levier financier est-il le seul qui mobilise ?

On doit réduire les émissions d’ammoniac de 13 % à l’horizon 2030, obligation fixée par l’UE. Si elle n’est pas tenue deux années consécutives, la mise en place d’une redevance devra intervenir pour modifier les comportements d’achat. Nous n’avons pas voulu mettre en place de couperet pour nos agriculteurs : c’est une proposition progressive et responsabilisante, pour rappeler que nous avons cet objectif commun et que les agriculteurs devront adapter leurs pratiques pour l’atteindre. Propos recueillis par I.E. et H.P.

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