La France est le leader de la production européenne, avec 17 040 ha implantés en 2017 : 1 414 producteurs, en contrat avec l’une des six chanvrières françaises, ont récolté 80 000 tonnes de paille de chanvre. Quelque 10 000 tonnes supplémentaires ont été valorisées en circuits courts. La dynamique est forte grâce à l’essor de nouveaux débouchés, avec une multiplication des surfaces par quatre en trente ans. « La production fait du Yo-Yo depuis les années 1990, mais la progression est fulgurante depuis 2012 », considère Dominique Briffaud, président d’Interchanvre. Pour 2018, les surfaces devraient être stables.
Autre atout sur le territoire français : la génétique. « Nous sommes un des seuls pays à la travailler encore, avec 150 variétés disponibles », se félicite-t-il.
Débouchés variés
En Europe, toutes les parties de la plante sont valorisées. La graine, appelée aussi le chènevis, représente 11 % du poids récolté, avec un rendement moyen de 1,07 t/ha en 2016. Le chènevis est valorisé à 83 % sur le marché de l’oisellerie et de la pêche. 15 % sont destinés à l’alimentation humaine (graines entières, huile, produits élaborés), et 1 % utilisé en cosmétique. Avec la création de deux marques en 2017, ce dernier marché est en pleine émergence.
La fibre de chanvre sert principalement à la fabrication de papiers spéciaux (56 %), fins et résistants, tels que le papier bible ou cigarette, à l’isolation (29 %) et à la plasturgie (9 %). Le plastique biosourcé est 20 % plus léger que le pétrochimique, ce qui intéresse de plus en plus le secteur automobile.
Enfin, la chènevotte, composée de petits segments rigides de chanvre de 3 cm de long, est essentiellement valorisée en litière pour animaux (50 %), en paillage horticole (22 %), ou dans le bâtiment (14 %).