C’est un retrait pur et simple du projet Life Ours-Pyr qu’ont demandé quatre élus de la FRSEA d’Occitanie, lors d’une visioconférence de presse le 12 mai dernier. Ce programme prévoit le triplement du nombre d’ours reproducteurs et la gestion de la consanguinité dans le massif pyrénéen. « Dès que nous avons appris l’existence de ce dossier, nous sommes allés le déterrer au forceps », souligne Philippe Lacube, président de l’association des chambres d’agriculture des Pyrénées (Acap). La mise en exécution de Life Ours-Pyr serait prévue en septembre 2021.

« L’objectif est de faire accepter un développement de la population d’ours et de nous faire acter la cohabitation », estime Sébastien Uthurriague, éleveur en Pyrénées-Atlantiques, et vice-président de la FDSEA. Francis Ader, membre des élus de la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, dénonce, quant à lui, la méthode avec laquelle s’est monté le projet. « Il s’agit d’un consortium de partenaires qui n’ont ni les compétences, ni l’ancrage territorial, ni la légitimité démocratique pour décider du devenir de nos montagnes et encore moins du pastoralisme. »

« En catimini »

Selon la Coordination rurale, Life Ours-Pyr est instruit par la DREAL d’Occitanie depuis 2019. « Ce dossier a été géré en catimini et sans aucune concertation avec les acteurs locaux pyrénéens », déplore le syndicat.

Le budget de 8 M€ prévu pour le projet fait sortir de leurs gonds les représentants professionnels. « Il s’ajoute aux 34 M€ du plan ours, s’agace Clémence Biat, présidente de Jeunes Agriculteurs de l’Ariège. Pour l’ours, on trouve de l’argent alors que pour le soutien à l’agriculture, c’est beaucoup plus compliqué. » Publié le 31 mars, le rapport annuel du Réseau ours brun évalue la population à 64 ours en 2020 pour l’ensemble des Pyrénées. M.-F. M. et V. G.