L’amidonnerie française a pour caractéristique d’être la première d’Europe. C’est aussi le quatrième producteur mondial. Pour 3,2 Mt d’amidon produit en 2018 (+ 1,8 %) sur le territoire, 6 Mt de matières premières agricoles conventionnelles (non OGM) sont utilisés. Ils se répartissent ainsi : 2,8 Mt pour le blé (375 000 ha), 2,2 Mt pour le maïs (230 000 ha) et 1 Mt pour la pomme de terre et le pois (respectivement 24 000 ha et 18 000 ha). « Nous pesons assez lourd dans les bilans agricoles français de ces matières premières, indique l’Usipa (1). Nous estimons soutenir l’activité d’à peu près 15 000 exploitations “grandes cultures”.  »

Vigilance

Avec un chiffre d’affaires stable, dépassant 3 milliards d’euros, les trois quarts de la production sont exportés. Soixante pour cent sont destinés à l’UE, principalement le Benelux et l’Allemagne, 10 % au Royaume-Uni (voir encadré), 15 % aux Pays Tiers : Suisse et Norvège pour 27 %, Chine, Japon, Asean (2) pour 26 %, Amérique du Nord (du Mexique jusqu’au Canada) pour 18 %.

L’amidonnerie se dit très vigilante face aux pays disposant d’avantages compétitifs (matière première abondante, fiscalité limitée, parfois renforcée par la parité des monnaies), comme c’est le cas aux USA, dans les pays du Mercosur, en Asie…

L’Usipa constate que l’UE négocie ou s’apprête à négocier des accords avec des états dont la production et les exportations sont en pleine expansion (exemple : la fécule de manioc d’Asie du Sud-Est). Il faut aussi étudier les conséquences des accords de libre-échange qui ont déjà été signés et sur lesquels il n’y a pas de retour. « Les États-Unis, concurrents historiques, souhaitent de plus revenir à la discussion. Mais pour nous, c’est un gros enjeu, voire un danger compte tenu des différences entre nos systèmes de production », ajoute Thomas Gauthier, délégué général de l’Usipa. Céline Fricotté

(1) Union des syndicats des industriesdes produits amylacés et leurs dérivés.

(2) Association des nations de l’Asiedu Sud-Est.