Fin janvier, à l’occasion d’un colloque, l’association des entreprises de produits de bicontrôle, IBMA, a dévoilé un sondage réalisé auprès de 523 agriculteurs. Selon 37 % des personnes interrogées, le principal frein à l’utilisation des solutions - insectes, minéraux, bactéries et autres huiles d’origine naturelle - demeure l’efficacité des produits elle-même.

Pour Bertrand Swiderski, chargé de la RSE (responsabilité sociétale des entreprises) de Carrefour, ce scepticisme est la raison majeure qui empêche le biocontrôle de s’imposer plus largement comme alternative aux produits de synthèse. « Il y a encore un manque de visibilité des solutions et de compétences des producteurs », estime-t-il.

Chez Coop de France, Christian Pees apporte une réponse simple. « Si les prix sont rémunérateurs, les agriculteurs iront sans problème vers le biocontrôle. » Mais le changement prendra, selon lui, davantage de temps que ne l’espèrent les industriels qui produisent ces nouveaux intrants. « Cela suppose de réviser des itinéraires techniques, de tester. Et en agriculture, ces processus sont longs. »

Les défis qui attendent la jeune technologie restent donc nombreux, pour lui permettre de s’imposer dans le monde agricole. I.L.