«Un pari fou » qui a fini par se concrétiser. C’est Jacques Pédehontaà, vice-président du conseil départemental et de l’agence de développement touristique Béarn Pays basque qui l’a imaginé il y a deux ans. Le dimanche 6 mars, 2 022 brebis, 20 attelages bovins et équins, menés par une quinzaine de bergers et leurs chiens de travail, ont pris leurs quartiers sur les Champs-Élysées, entourés par 350 artistes. L’évènement, baptisé « Les Folies béarnaises », a mis en lumière, le temps d’une journée, le territoire béarnais à travers l’activité singulière du pastoralisme. « Nous avons, je pense, réussi à mettre en avant une ruralité positive allant à la rencontre des Parisiens sur la plus belle avenue du monde », témoigne Jacques Pédehontaà.

Demande de reconnaissance

Au-delà de l’objectif de recréer du lien entre citadins et ruraux, ce cortège, « à seulement quelques encablures du siège de l’Unesco, est un clin d’œil à la démarche d’inscription en cours au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco », indiquent les organisateurs. Pour Olivier Maurin, vice-président du Coram (1) et éleveur dans les Pyrénées-Atlantiques, cette démarche est un enjeu de sauvegarde pour la transhumance hexagonale. « Face aux menaces qui pèsent sur nos troupeaux, nous avons besoin d’un soutien politique et financier pour assurer la pérennité de nos métiers et la préservation de nos races locales emblématiques », rapporte-t-il. « Et les enjeux économiques sont forts puisque les trois vallées du Béarn, Aspe, Barétous et Ossau, concentrent 70 % de l’activité pastorale de la chaîne des Pyrénées », appuie Jacques Pédehontaà.

Autre message fort, le rassemblement des treize plus anciens bergers originaires des trois vallées béarnaises et de treize jeunes bergères montées en estive l’été dernier. « Ensemble, ils sont le reflet de la société agricole actuelle, marquée notamment par la féminisation du métier de berger », ajoute-t-il.

Lucie Pouchard et Éric Young

(1) Collectif des races locales de montagne.