Alors que 55 000 hectares de terres ont été artificialisés en 2018 (1), le potentiel des friches industrielles abandonnées en zone urbaine représenterait presque le triple : 150 000 ha selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Une mine que le gouvernement et des députés veulent exploiter pour limiter l’étalement urbain.
« Réhabiliter des friches, c’est réutiliser du foncier déjà artificialisé plutôt que de prendre de nouvelles terres. C’est créer des logements, de l’activité, c’est développer des énergies renouvelables […], sans recourir à de nouveaux espaces. C’est parfois tout simplement renaturer, c’est-à-dire rendre l’espace à la nature ou à une agriculture durable », avait déclaré élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, à la suite du Conseil de défense écologique du 7 novembre.
Un groupe de travail interministériel a identifié, depuis mai dernier, 2 400 sites potentiels. Pour l’heure, cinq chantiers ont été retenus dans le cadre d’un appel à projets, lancé par l’Ademe. L’un porte sur une friche d’un hectare à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le seul dossier à proposer la création d’une « zone d’agriculture urbaine ». Un autre prévoit la réalisation d’un écoquartier à Aytré (Charente-Maritime), sur un ancien site ferroviaire de 35 ha. Quant au ministère des Armées, il a été appelé dans cette guerre contre l’artificialisation des sols avec trois projets de réhabilitation d’anciens terrains militaires à Creil (Oise), Toulouse (Haute-Garonne) et Drachenbronn (Bas-Rhin).
Surélever le bâti
Auditionné en commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale le 13 novembre, le député Jean-Luc Lagleize a déposé une proposition de loi prévoyant la création d’un fonds dédié à la dépollution. Dans un rapport rendu au gouvernement, il a aussi proposé d’inciter à la surélévation du bâti en zone urbaine. Une mesure qui limiterait, en partie, la consommation d’espace.
(1) Selon une publication de la Saferde mai 2019.