Selon une étude du CNRS, publiée le 7 novembre dernier, huit molécules fongicides SDHI ((pour « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »), commercialisées dans l’Hexagone, ne se contenteraient « pas d’inhiber l’activité d’une enzyme clé de la chaîne respiratoire des champignons ». Elles seraient « aussi capables de bloquer celle du ver de terre, de l’abeille ainsi que de cellules humaines, dans des proportions variables ». L’équipe de recherche française a ainsi montré que les conditions des tests réglementaires actuels de toxicité masquent un effet très important des SDHI sur des cellules humaines : un stress oxydatif menant à leur mort.

De son côté, l’Anses rappelle qu’elle poursuit ses travaux concernant de potentiels effets de ces molécules sur la santé et qu’elle prendra en compte cette nouvelle publication pour actualiser son avis du 14 janvier 2019. « En tout état de cause, il est hasardeux de comparer les valeurs […] obtenues in vitro dans des conditions de laboratoire avec les concentrations de SDHI qui pourraient résulter des applications des pesticides sur les cultures », considère toutefois l’Agence. Céline Fricotté